Les étranges tufas du lac Mono
Des émanants de sel !
Le lac Mono, traduction de Mono lake en anglais, est un lac salé situé dans le désert de la Sierra Nevada en Californie, à environ 13 km
à l’est du parc du Yosemite, près de la ville de Lee Vining. Ce lac au
milieu d'une vaste et ancienne caldeira est un écosystème original et
inhabituellement productif.
Ses 25 km de berges et 180 km2
d'étendue d'eau servent d’habitat, de lieu de reproduction et de gué
pour beaucoup d’espèces d’oiseaux sédentaires ou migrateurs. Selon les
ornithologues du Mono Lake Comitee, plusieurs millions d'oiseaux passent
par le lac Mono pendant leur voyage.
Géologie volcanique et colonnes de béton
La contrée du lac Mono à l'est de la
Yosemite Valley est composée de roches volcaniques. Les épanchements de
laves à partir des principaux orifices de coulées ou d'expulsion par
projection ont recouvert 650 km2. La géomorphologie actuelle serait le résultat d'une gigantesque explosion de la chambre magmatique il y a 750 000 ans annihilant les formes bombées
Mono Lake est célèbre pour la concrétion atypique d'argiles cimentées à la chaux hydraulique appelée tufa,
qui, sous forme de tours, se montre surtout sur les rives méridionales
du lac. Ces colonnes dures d'aspect ruiniforme signalent la rencontre
des eaux chaudes sous pression riches en ions calcium et des eaux plus
froides du lac chargées d'anhydride carbonique. La réaction permet la
cimentation des particules argileuses agglutinées dès l'embouchure de la
source chaude jusqu'à la matérialisation de la limite du flux d'eaux
calciques au sein du lac. Avec le temps, la source intermittente se dote
de conduits traçants enveloppés par une épaisse carapace de béton, à
base d'argiles cimentées par le carbonate de calcium formé in situ.
Les sources chaudes disparues, les tufas, résistantes à l'érosion, se
dressent, de plus en plus visibles sur les rives avec l'abaissement du
niveau du lac.
Cette formation géothermique dans les
profondeurs argileuses du lac n'a donc, malgré son nom proche, rien à
voir avec le tuf volcanique, ni le simple tuf calcaire ou travertin des
formations sédimentaires de sources ou de rivières. Elle s'apparente aux
tours minérales qui permettent une vie originale dans les fonds marins
au sein ou à proximité des principales chaînes des dorsales océaniques :
ces tours éjectent aussi des sources chaudes et cette activité est
l'origine de leur érection. Les fonds proches de la dorsale de l'océan
Atlantique et même les fonds entourant le Groenland en révèlent.
Depuis que quatre des cinq rivières qui
alimentent le lac Mono ont été dérivées vers l'aqueduc de Los Angeles,
en 1941, son niveau est descendu de 15 mètres, rendant encore plus
visibles les nombreux tufas.
Un lac salé
Ce lac possède l'une des plus grosses concentrations en sel, il y aurait environ 280 000 tonnes de sel dissous dans l'eau du lac, soit une concentration de 78 g/l en 2002.).
À cause de la nature alcaline du lac Mono (pH de 10), aucun poisson ne vit dans le lac, mais une espèce de crevette, l'artémie (Artemia monica) ne peut être trouvée que dans ce lac, ce qui en fait une étape essentielle pour la plupart des oiseaux migrateurs.
Les sources ou rivières en amont étant
captées pour l'approvisionnement en eau par la zone urbaine du comté de
Los Angeles comme beaucoup d’autres points d’eau, ce lac salé était
condamné à se tarir, mais le comté de Mono et les habitants de la région
se sont mobilisés pour le sauver de la destruction.
Découvertes scientifiques
En 2008, Thomas Kulp et ses collègues de
l’Institut américain de géologie nommé U.S. Geological Survey ont
annoncé avoir trouvé, dans le lac Mono, une nouvelle et unique forme de
photosynthèse basée sur l’arsenic : une « bactérie pourpre » et une
cyanobactérie capables d'extraire de l'énergie d'une forme de l'arsenic,
pouvant vivre sans consommer d’eau libre en oxydant l'arsénite (forme
dissoute d’arsenic) pour en faire de l'arséniate, et ensuite fabriquer
des molécules organiques. Une colonie de ces bactéries a pu être
cultivée uniquement en présence d’arsénite. Des bactéries de ce type
auraient pu faire partie des premières bactéries à peupler la Terre
primitive.
Le 2 décembre 2010, la NASA a annoncé que les bactéries d'une souche d'Halomonas baptisée GFAJ-1 découverte par Felisa Wolfe-Simon avaient une particularité retrouvée nulle part parmi toutes les autres formes de vies terrestres, cette souche serait capable de croître en absence de phosphore, et utiliserait l'arsenic pour le remplacer.
Le 2 décembre 2010, la NASA a annoncé que les bactéries d'une souche d'Halomonas baptisée GFAJ-1 découverte par Felisa Wolfe-Simon avaient une particularité retrouvée nulle part parmi toutes les autres formes de vies terrestres, cette souche serait capable de croître en absence de phosphore, et utiliserait l'arsenic pour le remplacer.
(source : wikipedia)