Une découverte récente
La licorne est un animal fabuleux et mythique dont le corps est généralement celui d'un cheval blanc, portant sur le front une corne unique longue et torsadée. Elle représente à la fois la puissance, la pureté, sans oublier la féminité. La licorne reste un animal mystérieux et légendaire. La licorne est devenue un symbole pour certains...
La licorne est un animal fabuleux et mythique dont le corps est généralement celui d'un cheval blanc, portant sur le front une corne unique longue et torsadée. Elle représente à la fois la puissance, la pureté, sans oublier la féminité. La licorne reste un animal mystérieux et légendaire. La licorne est devenue un symbole pour certains...
la Licorne Sibérienne
Le genre Elasmotherium, également connu sous le nom de "Dinosaure Licorne" ou "Licorne géante de Sibérie", c'est une espèce de rhinocéros éteintes qui vivaient en Eurasie au Pliocène supérieur et au Pléistocène.
Leur existence remonte à 2,6 millions d'années, bien que leurs fossiles les plus récents remontent à environ 29 000 ans. L'espèce la plus connue de ce genre, Elasmotherium sibiricum, avait la taille d'un mammouth, elle était couverte de poils et avait une grande corne sur le front, d'où son surnom de "Licorne de Sibérie". Selon les premières descriptions estimées, la bête mesurait environ 2 mètres de haut, 4,5 mètres de long et pesait un poids impressionnant de 4 tonnes. Certains spécialistes affirment qu'il pourrait être à l'origine de la légende de la licorne mythique, car il avait une seule corne de deux mètres de long, pointue et épaisse. C'est pourquoi on l'appelle aussi souvent une licorne géante.
Elasmotherium", une illustration de Heinrich Harder réalisée vers 1920. (Domaine public)
C'est un animal qui a peuplé les steppes de Russie et d'Asie centrale et dont l'apparence ressemblait en fait plus à celle d'un rhinocéros qu'à celle d'un cheval. Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient que l'animal s'était éteint il y a 350 000 ans. Cependant, l'analyse d'un nouveau crâne fossilisé trouvé dans la région de Pavlodar au Kazakhstan indique que le Dinosaure Licorne s'est éteint il y a 29 000 ans. Ce décalage de 300 000 ans, qui est déjà important, contient aussi quelque chose de vital, à savoir que la licorne de Sibérie aurait coïncidé dans le temps avec l'être humain. Nous sommes donc loin du temps du Jurassique ou vivaient le célèbre dinosaure Tyrannosaure...
La corne de cet animal, connu sous le nom scientifique d'Elasmotherium sibiricum, pouvait mesurer jusqu'à deux mètres de long. En plus de sa longueur, la corne se distingue par son épaisseur exceptionnelle et son aspect pointu.
Découvertes du Dinosaure Licorne, une licorne géante !
Les restes de cet animal ont été trouvés au Kazakhstan et ils ont provoqué une révolution à cause de leur datation. Cependant, il avait une corne sur la tête qui mesurait environ deux mètres de long, qui était épaisse et grisâtre. Il s'agit du Sibiricu elasmotherium, un animal de la famille des rhinocéros que l'on croyait éteint il y a 350 000 ans et qui, à la lumière de la découverte d'un crâne fossilisé et bien conservé au Kazakhstan, a en fait vécu jusqu'à il y a seulement 29 000 ans. Selon une étude publiée ce mois-ci dans l'American Journal of Applied Sciences, le plus surprenant est qu'un tel animal ait réussi à survivre jusqu'à une période aussi tardive. L'explication se trouve dans la région qui lui donne son nom, la Sibérie, où le Dinosaure Licorne aurait pu se réfugier, dans un habitat propice plus longtemps que dans le reste de la planète. Les chercheurs tentent maintenant de relier les facteurs environnementaux et l'extinction d'espèces non adaptées, ce qui pourrait faciliter les projections dans l'avenir. Cet animal différait du rhinocéros actuel car il n'avait qu'une seule corne, beaucoup plus longue et plus pointue, plus épaisse à la base, probablement le résultat de la fusion des deux cornes de l'espèce qui a survécu jusqu'à ce jour.
Dinosaure Licorne : Tout sur son extinction
Les élasmothéraires disparaissent des fossiles à la fin du Pléistocène, il y a environ 10 000 ans, en même temps qu'une grande partie de la mégafaune de l'hémisphère nord, ce qui est considéré comme la date d'extinction la plus probable pour ce présumé Dinosaure. Cependant, certains prétendent que des populations de cette espèce ont pu survivre quelques millénaires de plus, donnant naissance à certaines bêtes du folklore des steppes eurasiennes. (source : royaume-de-licorne)
Les licornes ne sont pas qu'un mythe. L'homme aurait même co-habité avec l'une d'entre elles : l'elasmotherium sibiricus, appelé "licorne sibérienne". C'est ce que révèle une étude publiée dans "American Journal of Applied Sciences". Explications et décryptage du paléontologue Arnaud Filoux.
Une datation 14C, méthode reposant sur la mesure de l’activité radiologique du carbone 14 dans la matière organique, donne un âge de 29.000 ans pour le spécimen d'elasmotherium.
Cet herbivore a vécu beaucoup plus longtemps qu'on ne le pensait.
L’hypothèse selon laquelle cette espèce s’était éteinte plus tardivement avait été déjà proposée, au regard notamment de la présence d'une peinture rupestre dans la grotte ornée de Rouffignac, datée de 13.000 BP (pour before present) qui correspondrait à la silhouette d'un elasmotherium, plutôt qu'à celle d'un rhinocéros laineux (Coelondonta antiquitatis) très représenté dans cette cavité.
Peinture représentant un elasmotherium dans la grotte de Rouffignac (Wikimedia Commons)
Grotte de Lascaux la salle à la licorne
Pas l'apparence d'un cheval, mais d'un rhinocéros massif
L’elasmotherium n’a pas l’apparence d’un cheval avec une corne sur la tête, contrairement à la représentation commune de la licorne, mais celle d'un rhinocéros de grandes dimensions, plus grand que les espèces actuelles, avec un port de tête bas, doté d’une unique corne frontale.
Mais ce qui fascine le plus dans cet animal, c'est effectivement cette protubérance au niveau de l'os frontal, qui devait porter une impressionnante corne, recouvrant peut-être la grande majorité du crâne. Malheureusement, au même titre que les cheveux, les ongles, la corne est composé de kératine, qui ne se conserve que très rarement (quelques cas dans le pergélisol sibérien), il est donc difficile de proposer une allure définitive à cette corne.
Les licornes ont déjà existé et existent encore
Quels pouvoirs auront les licornes et comment seront-elles représentées dans l'imaginaire collectif du futur ? Sans doute pas comme l’elasmotherium, et pourtant…
Continuons à chercher des licornes, mais n'oublions pas que l’une d’entre elles, le rhinocéros de Java (une corne comme le rhinocéros indien) est bien vivante et en danger d'extinction. Elle fera aussi partie du mythe si l’espèce venait à disparaître.
Propos recueillis par Rozenn Le Carboulec. - leplus.nouvelobs
Licorne, une créature légendaire
Jeune fille vierge et licorne, détail d'une fresque attribuée à Domenico Zampieri, 1604 – 1605, Palais Farnèse à Rome.
La licorne, symbole de pureté et de grâce.
Connue en Occident depuis l'Antiquité grecque par des récits de voyageurs en Perse et en Inde, sous le nom de monocéros, elle est peut-être en partie issue du chamanisme oriental à l'origine du Qilin (ou licorne chinoise) et du récit sanskrit d'Ekasringa. La licorne occidentale se différencie toutefois nettement de sa consœur asiatique par son apparence, son symbolisme et son histoire. Sous l'influence du premier des bestiaires, le Physiologos, les bestiaires médiévaux occidentaux et leurs miniatures la décrivent comme un animal sylvestre très féroce, symbole de pureté et de grâce, attiré par l'odeur de la virginité. Les chasseurs utiliseraient une jeune fille vierge pour la capturer. Sa forme se fixe entre le chevalet la chèvre blanche. La licorne se voit dotée d'un corps équin, d'une barbiche de bouc, de sabots fendus et surtout d'une longue corne au milieu du front, droite, spiralée et pointue, qui constitue sa principale caractéristique comme dans la série de tapisseries La Dame à la licorne.
Elle devient l'animal imaginaire le plus important du Moyen Âge à la Renaissance. La croyance en son existence est omniprésente grâce au commerce de sa corne et à sa présence dans certaines traductions de la Bible. Des objets présentés comme d'authentiques « cornes de licorne » s'échangent à prix d'or, crédités du pouvoir de purifier les liquides des poisons et de guérir la plupart des maladies. Peu à peu, on découvre qu'il s'agit en réalité de dents de narval, un mammifère marin arctique. Il est admis que les multiples descriptions de licornes dans les récits de voyages correspondent aux déformations d'animaux réels, comme le rhinocéros et l'antilope. La croyance en l'existence de la licorne reste toutefois discutée jusqu'au milieu du XIXe siècle et de tous temps, cette bête légendaire intéresse des théologiens, médecins, naturalistes, poètes, gens de lettres, ésotéristes, alchimistes,psychologues, historiens et symbolistes. Son aspect symbolique, très riche, l'associe à la dualité de l'être humain, la recherche spirituelle, l'expérience du divin, la femme vierge, l'amour et la protection. Carl Gustav Jung lui consacre une quarantaine de pages dans Psychologie et alchimie.
L'ancêtre de la licorne est nommé monokeros (μονόκερως) en grec ancien, ce qui signifie « avec une seule corne ». Ce nom grec est peut-être issu de l'Arabe « karkadann », qui désigne aussi le rhinocéros.
De nombreuses créatures issues de légendes et de récits d'explorateurs sont nommées ou surnommées « licorne », leur seul point commun étant la présence supposée d'une corne unique. C'est le cas du qilin chinois, plus connu au Japon sous le nom de kirin, de l’indrik russe, du re'em de la Bible, du tragelaphos d'Aristote, du Karkadann et du Shadhahvar perses, du Kartazonos(καρτάζωνος) de Claude Élien (dérivé du sanskrit « Kartajan », signifiant « roi du désert »), du camphruch et du pirassoupi d'André Thevet. Après sa découverte, le mammifère marin à l'origine du commerce des « cornes de licorne » en occident, le narval, acquiert le surnom de « licorne de mer », le narval étant perçu comme la version aquatique de l'animal terrestre légendaire, ce surnom perdure. L’Elasmotherium, grand rhinocerotidae éteint vu comme une origine possible des licornes asiatiques, est pour sa part surnommé la « licorne géante ».
Origines
La licorne fascine l'humanité depuis des siècles, l'abondante production littéraire et artistique à son sujet en témoigne. Bien que de nombreuses explications scientifiques dévoilent son origine (confusions avec des animaux réels et créations artificielles, en particulier), un mystère demeure dans l'universalité de sa légende et surtout son côté mystique et ésotérique, porté par des « artistes, conteurs et rêveurs » enclins à la méditation. Les œuvres historiques qui la mettent en scène possèdent souvent une forte charge symbolique, à l'image des tapisseries et des bestiaires du Moyen Âge. Les théories concernant les origines de la licorne se révèlent plus ou moins sérieuses, à tel point qu'Odell Shepard suggère non sans humour dans son ouvrage The lore of the unicorn, publié en 1930, qu'elle doit provenir de l'Atlantide ou des montagnes de la lune.
Le principal débat concerne l'influence de créatures unicornes asiatiques, peut-être connues depuis la préhistoire, sur la licorne occidentale dont l'image s'est forgée au Moyen Âge. Défendue par l'ésotériste Francesca Yvonne Caroutch, cette théorie est réfutée par la thèse de Bruno Faidutti et d'autres études universitaires qui pointent une tendance au syncrétisme sous l'influence, en particulier, des travaux de Carl Gustav Jung dans Psychologie et alchimie : « en mélangeant tout et n'importe quoi dans l'athanor de sa trop vaste culture », il voit dans la licorne « un symbole universel remontant à la nuit des temps », ce qu'elle n'a jamais été.
Origine occidentale
De Monocerote (de la licorne), gravure dans Historiae Animalium parConrad Gessner, 1551.
Il est très difficile de remonter l'histoire de la licorne occidentale au-delà des récits de Ctésias, au ive siècle av. J.-C. Au crédit d'une origine préhistorique, l'une des peintures naturalistes de Lascaux est qualifiée de « licorne » en raison de deux traits rectilignes évoquant une corne sur son front. Il s'agit vraisemblablement de la reproduction déformée d'un lynx.
Les observations mal comprises d'animaux réels expliquent en grande partie les multiples descriptions de la licorne occidentale, mais l'histoire de cette créature se révèle bien plus longue et complexe, notamment en raison de sa symbolique. Création du haut Moyen Âge, la licorne est une chimère. Elle ne provient pas d'une mythologie puisqu'elle ne présente aucun lien avec la création du monde, les gestes héroïques ou la fondation d'une ville. Elle naît d'un mélange entre traditions orales et écrites, récits de voyage et descriptions des naturalistes. Son origine est à rechercher dans les premiers bestiaires inspirés du Physiologos et les textes gréco-romains, eux-mêmes issus d'observation d'animaux exotiques : d'après Odell Shepard, la licorne occidentale est issue du mélange entre le récit de sa capture par une vierge dans le Physiologos, et la description de Ctésias qui en a fait un animal féroce ne pouvant être chassé par des techniques conventionnelles.
Origine asiatique et orientale
Cette scène du combat d'un lion et d'un animal à une corne figure sur un bas relief des ruines de Persépolis. Elle est souvent citée comme « preuve » de l'ancienne origine orientale de la licorne. Gravure du livre de l’explorateur Carstens Niebuhr :Voyage en Arabie et en d’autres pays circonvoisins, Amsterdam, 1779.
Selon l'ésotériste Francesca Yvonne Caroutch, la licorne est issue du chamanisme asiatique. Sa première trace écrite remonte aux Annales de bambou, en Chine. Intégrée à la mythologie chinoise sous le nom de Qilin, elle devient un symbole cosmique dans la civilisation mésopotamienne, de fécondité et de fertilité dans la civilisation indo-aryenne, elle est présente dans les plus anciennes cosmogonies et des textes religieux et philosophiques aussi bien chinois qu'indiens ou perses, en Himalaya,Mésopotamie, et Crète préhellénique.
Elle penche pour une lointaine origine indienne et perse, l'orientaliste Shrader ajoutant que certains bas-relief perses, représentant un bœuf vu de profil (donc avec une seule corne visible), ont joué un rôle dans la diffusion de la légende de la licorne vers l'occident. Chez les perses, l'unicorne de fécondité neutralise les poisons. Comme dans le Bundahishn des anciens sages persans, on trouve trace de créatures unicornes dans l’Atharva-Véda, l’épopée de Gilgamesh, le Rāmāyana et le Mahâbhârata de l'Inde Antique, qui contribuent à diffuser cette légende dans le mondechrétien. Le conte indien de l'« ermite cornu », ou « Ekasringa », issu des Jātaka (récits des vies antérieures du Bouddha) et du Mahâbhârata, met en scène un ermite solitaire appelé Ekasringa, ce qui signifie « Corne unique ». Il conte le périple d'un mystique méditant et vivant dans la forêt parmi les animaux. En buvant à la même source qu'une antilope divine, il donne naissance à un enfant doté d'une corne unique sur la tête et de pouvoirs surnaturels. Ce conte est souvent cité pour son influence sur la licorne occidentale : certains éléments se retrouveraient dans les croyances perses, elles-mêmes à l'origine des récits gréco-romains concernant le monoceros. Au Japon, en Chine, en Inde et en Perse, des versions différentes existent. Le conte d'Ekasringa, issu de la littérature sanskrite, aurait, toujours d'après F.Y. Caroutch, forgé après de nombreux remaniements la légende de l'apparition merveilleuse d'un animal surmonté d'une corne en ivoire, qui ne peut être capturé que par une jeune fille. Un autre récit asiatique parle de la rencontre entre un avant-garde de l'armée de Genghis Khan et un animal unicorne dans le désert, qui lui dit :« L'heure est venue pour votre Chef de rebrousser chemin et de retourner sur ses terres ».
Animaux réels aux sources de la légende
L'Hémione, un âne sauvage asiatique, est décrit comme le porteur d'une corne unique d'après Ctésias.
L'existence physique de la licorne reste longtemps une croyance partagée, son apparence plus vraisemblable que celle de créatures mythologiques comme la chimère ou le griffon, associée au fait que sa « corne » circule chez les apothicaires, expliquent sa longévité. Il est fréquent, pour les explorateurs, de confondre des animaux bien connus avec une créature à corne unique. Pour Odell Shepard, le monoceros de Ctésias mélange des récits sur le rhinocéros indien, dont la corne est traditionnellement créditée de propriétés thérapeutiques, sur l'onagre (ou âne sauvage), réputé dans l'Antiquité pour sa vitesse et sa combativité (cité par exemple dans l'Anabase de Xénophon), et sur l'antilope du Tibet. Les monoceros dans Indica sont décrits comme des ânes sauvages.
Narval
Les défenses du narval retrouvées sur les rivages ont longtemps été prises pour des cornes de licornes.
Le narval joue, malgré lui, un rôle central dans la pérennité de la licorne occidentale. La grande dent unique de ce mammifère marin se vend comme corne de licorne de la fin du Moyen Âge à la Renaissance, en particulier au xvie siècle. La première mention d'un narval cornu figure dans l’Atlas Minor, ouvrage savant de 1607. Une autre description détaillée paraît en 1645 grâce à Thomas Bartholin, mais sans faire de lien entre « licorne de mer » et licorne terrestre.
En 1704, un dessin du Museum Museorum compare la défense du narval (unicornu officinale), la « corne de licorne », un faux squelette reconstitué de licorne et une représentation équine de la licorne, titrée unicornu fictium. La défense du narval reste longtemps considérée comme une corne et non comme une dent, probablement en raison du refus de la dissymétrie énoncé par Carl von Linné dans son Systema Naturae. Le narval est depuis nommé la « licorne de mer ». S'il est admis que la plupart des « cornes de licorne » vendues comme antidote sont en réalité ses dents depuis le XVIIIe siècle, si la découverte du narval fait s'effondrer le cours des « cornes de licorne » et met fin à leur commerce, la croyance en l'existence de la licorne perdure, même chez des érudits, jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Rhinocéros et Elasmotherium
Tête d'un rhinocéros indien.
Le rhinocéros indien, plus petit que l'africain, est le seul animal terrestre existant à posséder une seule corne, avec le rhinocéros de Java. L'animal décrit par Pline l'Ancien au ier siècle s'en rapproche, par ailleurs, des rhinocéros sont vus à Rome dès le ier siècle av. J.-C.. Les Étymologies d'Isidore de Séville, auvie siècle, sont une autre source de confusion puisqu'il décrit la capture de l'animal avec l'aide d'une vierge, ainsi que le combat furieux du monoceros, confondu avec le rhinocéros, face à l'éléphant. Marco Polo décrit un autre rhinocéros à Java comme étant une licorne, dans le Devisement du monde. L'animal est :
« (...) à peine moins gros qu’un éléphant, avec le poil du buffle, le pied comme celui de l’éléphant, une très grosse corne noire au milieu du front. Il ne fait aucun mal aux hommes ni aux bêtes avec sa corne, mais seulement avec la langue et les genoux, car sa langue est couverte d'épines très longues et aiguës. Quand il veut détruire un être, il le piétine et l’écrase par terre avec les genoux, puis le lèche avec sa langue. Il a la tête d'un sanglier sauvage et la porte toujours inclinée vers la terre. Il demeure volontiers dans la boue et la fange parmi les lacs et les forêts. C’est une vilaine bête, dégoutante à voir »
Marco Polo, Devisement du monde.
Ulysse Aldrovandi (1522-1607) soupçonne la nature de cette description : « Quant au monocéros de Paul de Venise (Marco Polo), je pense que personne ne pourra me reprocher d’y voir un rhinocéros. En effet, ils se ressemblent assez, d’après les marques qu’il en donne : sa taille proche de celle de l’éléphant, bien sûr, mais aussi sa laideur, sa lenteur, et sa tête porcine, caractéristiques qui décrivent bien le rhinocéros. »
Antilopes
Oryx d'Arabie.
Un Élan.
Diverses variétés d'antilopes, y compris l'oryx et l'élan, peuvent avoir contribué à propager la légende de la licorne, notamment par le commerce de leurs cornes, attesté au Tibet avec l'antilope locale, par exemple. Claude Élien fait référence à ce type d'animal en décrivant une corne noire et annelée pour lemonoceros. L'oryx d'Arabie, antilope blanche portant deux longues cornes minces pointées vers l'arrière, ressemble à un cheval unicorne vu de côté et à distance : Aristote lui attribue d'ailleurs une seule corne dans son Histoire des animaux.
En Afrique australe, l'éland est une très grande antilope à connotation spirituelle et mystique, en partie parce qu'elle est capable de se défendre contre les lions et de les tuer. Souvent représenté dans l'art rupestre de la région, cet animal est lié à l'Autre Monde, les chamanes pratiquant une danse de l'éland. Sa graisse et ses cornes sont à la base de nombreux médicaments. Le respect pour l'éland pourrait avoir marqué les récits de voyageurs. Une prétendue corne de licorne exposée dans le château du chef du Clan MacLeod, en Écosse, est identifiée comme étant celle d'un éland.
Mammifères vivants avec une corne ou un bois
Il arrive qu'une seule des deux cornes d'un mammifère se développe, les deux cornes peuvent aussi se mêler et fusionner, ce qui donne l’impression que l’animal n’en porte qu’une. Quelques animaux à corne unique sont bien attestés, naturels mais rarissimes, ils ne constituent pas une espèce mais ces spécimens « monstrueux » suscitent des interprétations magiques. Ces cas sont documentés depuis l'Antiquité :
« Un jour, dit-on, on apporta à Périclès, de son domaine rural, la tête d’un bélier qui n’avait qu’une corne. Quand le devin Lampon vit cette corne qui avait poussé, solide et vigoureuse, au milieu du front de la bête, il déclara : « Le pouvoir des deux partis qui divisent la cité, celui de Thucydide et celui de Périclès, passera entre les mains d’un seul homme, celui chez qui ce prodige est apparu. » Anaxagore, lui, fit ouvrir le crâne et montra que le cerveau n’avait pas occupé toute sa place : il avait pris la forme allongée d’un œuf et avait glissé de toute la boîte crânienne vers l’endroit précis où la corne s’enracinait. »
Créations artificielles
Faux squelette de licorne reconstitué par Otto von Guericke, exposé à l'entrée du zoo d'Osnabrücken Allemagne.
Une autre origine possible est la création artificielle de mammifères dotés d'une corne ou d'un bois unique, le cas de « licornes » créées artificiellement est documenté tant en occident qu'en orient ou en Afrique.
Au contraire de la licorne occidentale, les licornes asiatiques sont, à l'origine, des chèvres angora dont les cornes sont liées par le fer et le feu. Cette corne artificielle est courte, ressemblant à deux chandelles tressées. La pratique, résultant d'un culte de la fertilité, perdure dans les confins du Kham, au Tibet oriental, jusqu'à la fin du xixe siècle. D'après F.Y. Caroutch, la présence de ces licornes artificielles donne naissance aux légendes et à leur symbolisme.
En occident, le cas le plus connu est celui d'os fossiles déterrés à Einhornhöhle (dans le massif du Harz, en Allemagne). Ces ossements sont reconstruits par le maire de Magdebourg, Otto von Guericke, comme une licorne en 1663. Cette soi-disant licorne, probablement née d'os de rhinocéros laineux et d'un mammouth sur lesquels sont fixés une défense de narval, n'a que deux jambes. Le squelette est examiné par Gottfried Leibniz, qui a douté de l'existence de la licorne et l'atteste, mais il est vite considéré pour ce qu'il est : un canular. Beaucoup plus récemment, en 1982, un bouc nommé Lancelot voit ses cornes modifiées artificiellement pour n'en former qu'une. Il est présenté comme « une licorne vivante » dans un cirque américain. Ses créateurs s'attribuent la redécouverte d'une technique perdue, mais face aux protestations de militants des droits animaliers, ils finissent par retirer l'animal. Un autre bouc aux cornes modifiées apparaît dans un bar à thème de Washington, en 2006. Ce processus a pu être utilisé par le passé pour créer des animaux présentés comme des licornes, appuyé par le fait que l'art médiéval les rapproche de chevreaux. Quelques-unes de ces licornes artificielles voyagent avec le cirque Ringling Brothers.
Licorne occidentale
D'après Bruno Faidutti, la licorne occidentale « eut une âme avant d'avoir un corps », une forme de « cavale blanche très parfaite » alliant la fine monture des damoiselles à la corne du narval, qui trône parmi les trésors royaux. Les auteurs grecs ne représentent pas la créature qu'ils nomment monoceros, source d'inspiration des bestiaires médiévaux. Les premières licornes médiévales ressemblent donc rarement à un cheval blanc, pouvant être proche de chèvres, moutons, biches, voire chiens, ours, et même serpents. Leurs couleurs varient : bleues, brunes et ocre. Leur taille est plus proche de celle du chevreau que du cheval.
Licorne tachetée, miniature du Psautier Chludov, milieu duixe siècle.
Licorne à silhouette de biche et corne courbée,bestiaire d'Aberdeen, vers1200.
Licorne bleue proche d'unchacal, bestiaire duxiie siècle.
Licorne à silhouettecanine, bestiaire anglais du xiie siècle.
Folio 21r du bestiaire de Rochester, xiiie siècle.
Des manuscrits basés sur la Topographie chrétienne de Cosmas Indicopleustès rapprochent la licorne d'une chèvre noire ou blanche, avec une barbichette et une longue corne droite. La généralisation de sa forme à la fois caprine et chevaline et de sa couleur blanche dans les représentations artistiques est le résultat du symbolisme et des allégories qui lui sont attribués au Moyen Âge. La licorne occidentale acquiert généralement une très longue corne droite et torsadée, très caractéristique, issue de la défense du narval. C'est à la Renaissance qu'elle devient une créature plus fine, plus proche de la taille du cheval que de la chèvre, ne gardant que les sabots fendus et la barbichette en souvenir de son passé de « chevreau ». La robe blanche de cette licorne qui acquiert du cheval sa taille et sa noblesse s'impose pour un animal symbole de pureté et de modestie.
Licorne dans une copie du Livre des propriétés des choses de Barthélemy l'Anglais, au début du xve siècle.
Les différences dans les descriptions de licornes par les explorateurs conduisent soit à réfuter son existence, soit à supposer de multiples espèces. L’Historia Naturalis de Quadrupedibus de Jan Jonston en présente ainsi huit, avec des noms latins, mais le problème se pose dès l'Antiquité, où l'on relève jusqu'à sept animaux « unicornes » : le rhinocéros, l'âne sauvage, le « bœuf indien », l'oryx, le bison, le « cheval indien » et le monoceros proprement dit.
« Certaines ont un corps de cheval, une tête de cerf, une queue de sanglier, et ont une corne noire (...) On les appelle souvent monocéros ou monoceron. Une autre variété de licornes est appelée églisseron, c’est-à-dire chèvre cornue. Elle est grande et haute comme un cheval, mais semblable à un chevreuil ; sa corne est blanche et très pointue (...) Une autre espèce de licorne est semblable à un bœuf, tachée de taches blanches ; sa corne est noire et brune, et elle charge son adversaire comme le fait un taureau »
Barthélemy l'Anglais, Livre des propriétés des choses (Début XIIIe siècle).
La corne unique n'est plus forcément le lien entre tous ces animaux unicornes, puisqu'à la fin du XVIe siècle, le cosmographe André Thevet décrit le Pirassoupi, « sorte de licorne à deux cornes » :
« En la province qui est le long de la rivière de Plate se trouve une bête que les sauvages appellent Pirassouppi, grande comme un mulet, et sa tête quasi semblable, velue en forme d’un ours, un peu plus colorée, tirant sur le fauve et ayant les pieds fendus comme un cerf. Ce Pirassouppi a deux cornes fort longues, sans ramures, fort élevées et qui approchent de ces licornes tant estimées. »
André Thevet, La Cosmographie universelle
Licornes aquatiques
Le Camphruch dans le bestiaire d'Ulysse Aldrovandi, Monstrorum historiae, 1642.
Au milieu du xvie siècle apparaissent des récits d'explorateurs mentionnant d'étranges licornes aquatiques. Entre le promontoire de Bonne-Espérance et celui des Courantes est censé vivre un animal amphibie avec la tête et le crin d’un cheval, une corne de deux empans de long, mobile, tournant tantôt à dextre, tantôt à sénestre, se haussant et se baissant. Cet animal combat furieusement contre l’éléphant, sa corne est fort prisée contre les venins.
Le Camphruch observé par André Thevet en 1575 y ressemble énormément. Alors qu'il voyage en Indonésie, il décrit une licorne aquatique dont le museau tient du phoque et du chat. L’avant du corps est semblable à celui d’une biche, avec une abondante crinière grise qui recouvre le cou. L'animal porte une longue corne torsadée et ses jambes postérieures sont palmées. Le camphruch chasse le poisson en l’empalant sur sa corne, qui a la particularité d’être mobile et de pouvoir soigner le poison, ce qui la rend très recherchée. Quelques années plus tard, le nom est simplifié enCamphur dans les encyclopédies.
Représentations féeriques
(image : pinterest)
Licorne, telle qu'on se la représente généralement depuis la fin du XIXe siècle.
L'apparence de la licorne dans les œuvres du XIXe siècle et d'après, inspirées par la féerie, accentue encore sa proximité avec le cheval blanc puisqu'elle perd parfois sa barbichette et ses sabots fendus. Solitaire, pure et bénéfique, la licorne porte désormais une corne unique de couleur blanche, dorée ou argentée au front. La taille de cette corne ne dépasse plus les 45 cm. Elle est décrite comme « un cheval magique avec une corne », scintillante sous la lumière de la lune, cette corne dorée ou argentée renvoyant au monde féerique et à la magie.
Bruno Faidutti cite la description de Bertrand d'Astorg à titre d'exemple :
« C'était une licorne blanche, de la même taille que mon cheval mais d'une foulée plus longue et plus légère. Sa crinière soyeuse volait sur son front ; le mouvement faisait courir sur son pelage des frissons brillants et flotter sa queue épaisse. Tout son corps exhalait une lumière cendrée ; des étincelles jaillissaient parfois de ses sabots. Elle galopait comme pour porter haut la corne terrible où des nervures nacrées s'enroulaient en torsades régulières. »
Licornes asiatiques
Au Tibet, deux licornes entourent souvent la roue du Dharma en remplaçant les biches.
Les licornes asiatiques diffèrent tant physiquement que symboliquement des occidentales, puisqu'elles sont généralement réputées calmes, douces, et porteuses de bonne fortune.
Durant l'Antiquité, des animaux unicornes sont connus par les sources gréco-romaines. Ils n'appartiennent pas à une légende populaire vivante, et ne figurent que dans des récits de voyages et descriptions d'animaux recopiées les unes sur les autres. Ils ne marquent ni les arts plastiques, ni les récits créatifs, ni les légendes, ni la mythologie de l'Antiquité. Par son omniprésence dans l'Art et les récits des lettrés, la licorne européenne devient ensuite l'animal imaginaire le plus important du Moyen Âge à la Renaissance.
Sources romaines
Licorne par Andres de Valdecebro,Madrid, 1658, inspirée de la description de Pline l'Ancien.
La croyance se perpétue à l'époque romaine, Jules César attestant lui-même la présence d'une sorte de cerf unicorne dans la forêt hercynienne.
« Dans les marais qui bordent le fleuve on prend des onagres. Ces animaux ont sur le front une corne, dont ils se servent pour combattre à la manière des taureaux, et cela avec beaucoup de courage. Les Indiens font de ces cornes des coupes, et leur attribuent des propriétés merveilleuses : il suffit d'avoir bu dans une de ces cornes pour être pendant tout le jour à l'abri de toute maladie, pour ne pas souffrir d'une blessure, pour traverser impunément le feu, pour n'avoir rien à craindre des poisons les plus violents : ces coupes sont réservées aux rois, et les rois seuls font la chasse à l'onagre. Apollonius dit avoir vu un de ces animaux, et s'être écrié : « Voilà un singulier animal ! » Et comme Damis lui demandait s'il croyait à ce que l'on contait des cornes de l'onagre, il répondit : « Je le croirai quand on me montrera quelqu'un de ces rois de l'Inde qui ne soit pas mortel. Lorsqu'un homme peut me présenter, ou présenter au premier venu une coupe qui, loin d'engendrer les maladies, les éloigne, comment supposer qu'il ne commence pas par s'en verser à longs traits jusqu'à s'enivrer ? Et en vérité personne ne pourrait trouver mauvais qu'on s'enivrât à boire à une telle coupe. »
Apparition dans la Bible
Les re'em d'après une gravure duHierozoycon, sive de Animalibus Scripturæ de Samuel Bochart en 1663.
Re'em
L'introduction de la licorne dans certaines traductions bibliques est l'une des causes de son inclusion à la mythologie chrétienne, entraînant son symbolisme médiéval. Dans les livres de la Bible hébraïque, le mot hébreu re'em (רְאֵם), équivalent de l'arabe rim aujourd'hui traduit par « bœuf sauvage » ou « buffle », apparaît à neuf reprises avec ses cornes, comme une allégorie de la puissance divine. Par ailleurs, le livre de Daniel utilise l'image d'un bouc avec une grande corne entre les yeux dans un contexte différent : comme métaphore du royaume d'Alexandre le Grand.
Moyen Âge
Jeunes hommes chevauchant des boucs (un motif Dionysiaque de l'Antiquité), xiie siècle, Abbaye de Mozac. Les boucs peuvent être confondus avec des licornes.
Le monoceros est étudié sporadiquement au xie siècle, sans laisser de traces notables. Dès la fin du xiie siècle et au début du xiiie siècle, la licorne devient l'un des thèmes favoris des bestiaires et de la tapisserie (dans une moindre mesure, des sculptures) dans l'occident chrétien. Elle n’apparaît toutefois que dans les ouvrages pour lettrés, soit une infime partie de la population médiévale. Il n’en est pas fait mention dans les contes et chansons du folklore populaire. Un folklore tardif, basé sur l'homophonie, veut qu'un seigneur du Maine soit un jour revenu d'une lointaine expédition avec une licorne, et l'aie perdue. Il se mit à hurler « Ma licorne ! Ma licorne ! », d'où le nom du village : Malicorne-sur-Sarthe.
Bestiaires et miniatures
Galerie : Licorne dans les miniatures médiévales
La Capture de la licorne. Miniature d’un bestiaire anglais en latin sur vélin, copié dans les premières années du 13e siècle.
Les premières licornes européennes apparaissent dans des bestiaires inspirés du Physiologos, malgré les efforts de certains Papes pour interdire sa diffusion car il est considéré comme hérétique. Le récit est traduit dans un très grand nombre de langues, y compris l'arabe, le syriaque, le latin, l'arménien, le vieux haut allemand, l'islandais, le vieux français, le provençal, l'éthiopien, l'italien et le vieil anglais. L'influence des textes gréco-romains, comme celui de Pline l'Ancien, est moindre. La licorne acquiert un symbolisme chrétien justifiant sa présence dans toutes sortes d'œuvres religieuses, bien qu'elle soit issue de descriptions païennes. Elle rejoint le lion et l’éléphant dans les bestiaires : personne ou presque n’ayant eu l’occasion de voir ces animaux exotiques en Europe, l’existence réelle du monoceros, quelque part dans un lointain pays, n'est pas remise en cause. Des centaines, voire des milliers de miniatures présentent la même mise en scène inspirée du Physiologos : la bête est séduite par une vierge traîtresse, et un chasseur lui transperce le flanc avec une lance. Liée à la virginité des jeunes filles, la scène de« capture de la licorne » semble issue de la culture de l’amour courtois, du respect de la femme, des loisirs délicats, de la musique et de la poésie.
Selon les versions, la jeune femme désireuse d'attirer une licorne doit parfois être nonne, de naissance noble, pure de cœur, d'une grande beauté, vierge de tout contact avec un homme, ou encore tenir un miroir. La licorne est créditée du pouvoir de reconnaître les vierges par l'odorat, ou grâce à ses propres dons magiques. Si la femme n'est pas vierge ou si des pensées impures lui occupent l'esprit, la licorne la tue et s'enfuit. Le théologien Alain de Lille explique en son temps cette attirance des licornes pour les vierges via la théorie des humeurs : la licorne, « chaude » de nature, est irrésistiblement attirée par une jeune fille frigide.
Pierre de Beauvais
Chasse à la licorne d'après la miniature d’un manuscrit artésien du Bestiaire de Pierre de Beauvais, 13e siècle.
Pierre de Beauvais cite littéralement le Physiologos. Cet ouvrage compare Jésus-Christ à « une licorne céleste qui descendit dans le sein de la Vierge », et fut pris puis crucifié à cause de son incarnation. La corne ornant le front de la licorne est symbole de Dieu, la cruauté de la licorne signifie que personne ne peut comprendre la puissance de Dieu, sa petite taille symbolise l'humilité de Jésus Christ dans son incarnation.
Hildegarde de Bingen
Le Liber Subtilitatum de Divinis Creaturis (Livre de subtilité des créatures divines) de l'abbesse Hildegarde de Bingen, rédigé au xiie siècle, est à la fois le plus riche des bestiaires médiévaux et le plus éloigné de la tradition grecque, puisqu'il s'attache aux propriétés des animaux. Elle recommande un onguent à base de foie de licorne et de jaune d’œuf contre la lèpre. Le port d’une ceinture en cuir de licorne est censé protéger de la peste et de la fièvre, tandis que des chaussures en cuir de cet animal éloigneraient les maladies des pieds.
Autres bestiaires
Chasse à la licorne dans le Bestiaire d’amour de Richard de Fournival, fin xiiie siècle : la vierge tient un miroir.
Marco Polo et la légende de Bucéphale
Au xiiie siècle, Marco Polo dit avoir aperçu une licorne dans son Devisement du monde, mais sa description rappelle le rhinocéros. C'est également au Moyen Âge qu’apparaissent les représentations du cheval d'Alexandre le Grand, Bucéphale, portant une corne au front, symbole de puissance et de divinité. Bucéphale est censé se nourrir de chair humaine, mais seul Alexandre peut le monter, ce qui rejoint la légende de la licorne attendrie par une vierge. Marco Polo y fait allusion : « On pouvait trouver en cette province (l'Inde) des chevaux descendus de la semence du cheval à corne unique du roi Alexandre, nommé Bucéphale ; lesquels naissaient tous avec une étoile et une corne sur le front comme Bucéphale, parce que les juments avaient été couvertes par cet animal en personne. Mais toute la race de ceux-ci fut détruite. Les derniers se trouvaient au pouvoir d’un oncle du roi, et quand il refusa de permettre au roi d’en prendre un, celui-ci le fit mettre à mort ; mais de rage de la mort de son époux, la veuve anéantit ladite race, et la voilà perdue... »
Œuvres d'art notables
La Dame à la licorne, tapisserie de la vue (détail) exposée au Musée de Cluny.
La Licorne captive, Tapisserie de la série de La Chasse à la licorne, ateliers bruxellois (?), vers 1500, Musée des Cloisters, Metropolitan Museum of Art,New York.
La Chasse à la licorne est une célèbre série de sept tapisseries exécutées entre 1495 et 1505, qui représentent un groupe de nobles poursuivant et capturant une licorne. Cette série, probablement exécutée pour un commanditaire français (peut-être à l'occasion d'un grand mariage) par les ateliers de Bruxelles ou de Liège, est ensuite propriété de la famille de La Rochefoucauld, avant d'être achetée par John D. Rockefeller, qui en fait don au Metropolitan Museum, où elle se trouve aujourd'hui. Les six tapisseries de La dame à la licorne, datées de la même époque et exposées au Musée de Clunyà Paris, sont également très célèbres. Sur chacune d'elles, un lion et une licorne sont représentés à droite et à gauche d'une dame. Cinq de ces représentations illustrent un sens. La sixième tapisserie, sur laquelle on peut lire la formule « À mon seul désir » sur une tente, est plus difficile à interpréter.
Temps Modernes
Avec l'arrivée de la Renaissance, la licorne rejoint des traités de médecine à propos de l’usage de sa « corne » et des études bibliques discutant de sa présence dans les textes sacrés, en plus des ouvrages décrivant les animaux, des récits de voyages où les explorateurs affirment l'avoir rencontrée. Quelques traités d’alchimie, d'astrologie ou d’héraldique ou des commentaires sur les textes gréco-romains la mentionnent également.
Corne de licorne
Dent de narval présentée comme une corne de licorne.
Récits de voyages et d'exploration
Pierre Pomet mentionne cinq espèces de licornes dans son Histoire générale des drogues.
Jan Jonston mentionne huit espèces de licornes dans Historia Naturalis de Quadrupedibus,Amsterdam, 1652.
Les récits de voyages et d'explorations forment l'une des bases de la légende de la licorne : dès l’antiquité, Ctésias affirme à son retour des Indes que l’âne de ce pays porte une corne unique au milieu de la tête. Ses dires sont repris par Aristote. De la fin du Moyen Âge à la Renaissance, à l'époque des grandes explorations, de nombreux voyageurs assurent avoir vu des licornes et en font des descriptions très précises, souvent contradictoires, qui amenèrent certains interprètes à croire que les licornes formaient une famille comprenant des races différentes. D'autres interprètes doutent de la réalité de son existence.
Ludovico de Verthema
Lors d'un séjour à La Mecque en 1503, l'explorateur italien Ludovico de Verthema rapporta avoir vu deux licornes dans un enclos, elles auraient été envoyées au Sultan de La Mecque par un roi d’Éthiopie en gage d’alliance, comme la plus belle chose qui soit au monde, un riche trésor et une grande merveille.« Le plus grand est fait comme un poulain d’un an, et a une corne d’environ quatre paumes de long. Il a la couleur d’un bai brun, la tête d’un cerf, le col court, le poil court et pendant sur un côté, la jambe légère comme un chevreuil. Son pied est fendu comme celui d’unechèvre et il a des poils sur les jambes de derrière. C’est une bête fière et discrète. »
Jérôme Lobo
Le jésuite portugais Jérôme Lobo cherchait les sources du Nil quand il rapporte sa rencontre avec des licornes dans un récit de 1672 : « C’est là que l’on a vu la véritable licorne... Pour la licorne, on ne peut la confondre avec le rhinocéros qui a deux cornes, pas droites mais courbées. Elle est de la grandeur d’un cheval de médiocre taille, d’un poil brun tirant sur le noir ; elle a le crin et la queue noire, le crin court et peu fourni… avec une corne droite longue de cinq palmes, d’une couleur qui tire sur le blanc. Elle demeure toujours dans les bois et ne se hasarde guère dans les lieux découverts. Les peuples de ces pays mangent la chair de ces bêtes comme de toutes les autres. »
Autres récits
Frontispice de De unicornu observationes novae, 1678.
Ambroise Paré cite le chirurgien Louis Paradis qui décrit une licorne : « son poil était couleur de castor, fort lissé, le cou grêle, de petites oreilles, une corne entre les oreilles fort lissée, de couleur obscure, basanée, de longueur d’un pied seulement, la tête courte et sèche, le mufle rond, semblable à celui d’un veau, les yeux assez grands, ayant un regard fort farouche, les jambes sèches, les pieds fendus comme une biche, la queue ronde et courte comme celle d’un cerf. Elle était tout d’une même couleur, excepté un pied de devant qui était de couleur jaune. »
En 1652, Thomas Bartholin cite « un animal de la grandeur d’un cheval moyen, de couleur grise comme un âne, avec une ligne noire sur toute la longueur du dos, et une corne au milieu du front longue de trois spithames ».
En 1690, le Dictionnaire universel d’Antoine Furetière donne cette définition de l'unicorne : « Il a une corne blanche au milieu du front, de cinq palmes de longueur... ». Un voyageur portugais décrit des licornes éthiopiennes en ces termes : « La licorne, qu’on trouve dans les montagnes de Beth en la Haute Éthiopie, est de couleur cendrée, et ressemble à un poulain de deux ans, hormis qu’elle a une barbe de bouc, et au milieu du front une corne de trois pieds, qui est polie et blanche comme de l’ivoire et rayée de raies jaunes, depuis le haut jusqu’en bas ».
Lieux d'observation
Les récits d'explorateurs concordent parfois pour situer les licornes. L'Inde est très souvent citée, de même que l'Éthiopie, et ces deux pays forment les « terres d'élection des licornes ». D'autres témoignages isolés mentionnent plusieurs lieux au Moyen-Orient, Madagascar, le Caucase, l'Asie du Sud-Est et, plus exceptionnellement, les côtes est américaines ainsi que le Groenlandet l'Antarctique.
Les licornes américaines sont censées vivre près de la frontière canadienne : « des animaux ressemblant à des chevaux, mais avec des sabots fendus, le poil dru, une corne longue et droite au milieu du front, la queue d’un porc, les yeux noirs et le cou d’un cerf. ». Plus loin dans le même ouvrage, l'auteur décrit « des chevaux sauvages au front armé d’une longue corne, avec une tête de cerf, ayant le poil de la belette, le cou court, une crinière pendant d’un seul côté, les pattes fines, des sabots de chèvres. »
La licorne survit aux différentes phases d'exploration de la Renaissance, contrairement à d'autres animaux légendaires comme le dragon et le griffon qui rejoignent les mythologies et les récits folkloriques. Lorsque des régions où sont censées vivre les licornes se retrouvent entièrement explorées, d'autres récits mentionnent la bête dans des régions plus inaccessibles encore, comme le Tibet, l'Afrique du Sud et surtout le centre de l'Afrique.
Cabinet de curiosités où on peut apercevoir une corne de licorne.
L'apothicaire Laurent Catelan tient un cabinet de curiosités et consacre son Histoire de la nature, chasse, vertus, proprietez et usage de la lycorne à la défense de la bête, en 1624. Il oppose les arguments d'Ambroise Paré aux siens, et se base sur les témoignages d'explorateurs, l’Écriture Sainte et le Re'em pour valider l'existence de la licorne. Il la décrit comme une espèce à part entière qui, en fonction de son âge et du lieu où elle vit, présente des apparences différentes. Violente et féroce, elle se nourrit de poisons qui se concentrent dans sa corne. Son odorat lui permet de reconnaître l’eau empoisonnée et sa corne, dont l'intérieur est lui aussi empoisonné, attire à elle tous les poisons présents dans l’eau par sympathie, le venin attirant le venin. Cette même corne, très puissante car unique, a le double du pouvoir des cornes des animaux qui en possèdent deux. L'odorat permet à la licorne de reconnaître la virginité, elle s'évanouit de joie lorsqu'elle rencontre une vierge. Capturée, la licorne se laisse mourir de faim. L'absence de cadavre de licorne retrouvé entier s'expliquerait selon lui par le fait que leurs possesseurs ne tenaient pas à se les faire enlever. Il dit aussi qu'il est impossible de créer de fausses « cornes de licorne ».
Constellation de la licorne
La constellation de la Licorne aurait été nommée par l'astronome néerlandais Petrus Plancius en 1613, et cartographiée par Jakob Bartsch en 1624. Elle apparaitrait sur des travaux de 1564 et Joseph Scaliger rapporte l'avoir vue sur un ancien globe céleste perse. Il s'agit d'une constellation moderne et elle n'est pas associée à une quelconque mythologie, mais nommée ainsi par simple analogie avec l'image de la licorne légendaire à cette époque.
La fin d'une croyance
Gravure romantique du xixe siècle.
Jusqu'au milieu du xixe siècle, la licorne est parfois encore considérée comme réelle. La revue de l'orient de 1845 en fait une description encyclopédique, insistant sur le fait qu'« elle court toujours en ligne droite car la roideur de son cou et son corps ne lui permet guère de se tourner par le côté. Elle peut difficilement s'arrêter quand elle a pris son élan et renverse avec sa corne, ou coupe avec ses dents, les arbres de médiocre grosseur qui gênent son passage. On compose d'excellents remèdes avec sa corne, ses dents, son sang et son cœur, qui se vendent très cher ». En 1853, l'explorateur Francis Galton la cherche désespérément en Afrique australe, offrant de fortes récompenses pour sa capture : « Les Bushmen parlent de la licorne, elle a la forme et la taille d’une antilope, avec au milieu du front une corne unique pointée vers l’avant. Des voyageurs en Afrique tropicale en ont aussi entendu parler, et croient en son existence. Il y a bien de la place pour des espèces encore ignorées ou mal connues dans la large ceinture de terra incognita au centre du continent ». Le Glossaire archéologique du Moyen Âge, de Victor Gay, en 1883, est le dernier ouvrage à la mentionner comme réelle.
Elle se retrouve sur de nombreux filigranes de la fin du xixe siècle à la première moitié du xxe siècle. Ils possèdent des interprétations symboliques inspirées des signes de reconnaissances de sociétés secrètes, comme les cathares, les alchimistes, les sociétés antichrétiennes, maçonniques ou rosicruciennes.
Apparition dans des ouvrages de fiction
Flaubert en fait une description poétique dans La Tentation de saint Antoine :Devenue une créature de légende à l'instar des dragons et autres griffons, la licorne figure de plus en plus dans les œuvres de fiction. Le Vaillant Petit Tailleur, conte collecté par les frères Grimm, met en scène un jeune homme frêle issu du peuple qui doit tuer ou capturer une licorne féroce dans la forêt, et y parvient par la ruse. La licorne rejoint ensuite un riche bestiaire imaginaire qui la place au fond d'une forêt ou dans un pays parallèle en compagnie des fées. De l'autre côté du miroir, roman de Lewis Carroll paru en 1871, parle de la licorne dans le chapitre 7. Le Lion et la Licorne s'y affrontent, en référence aux symboles héraldiques de l'Angleterre et de l’Écosse.
« J’ai des sabots d’ivoire, des dents d’acier, la tête couleur de pourpre, le corps couleur de neige, et la corne de mon front porte les bariolures de l’arc en ciel. Je voyage de la Chaldée au désert tartare, sur les bords du Gange et dans la Mésopotamie. Je dépasse les autruches. Je cours si vite que je traîne le vent. Je frotte mon dos contre les palmiers. Je me roule dans les bambous. D’un bond, je saute les fleuves. Des colombes volent au-dessus de moi. Une vierge seule peut me brider. »
Gustave Flaubert, La Tentation de saint Antoine
XXe et XXIe
La licorne rose invisible.
La licorne reste une créature imaginaire très souvent mentionnée dans la culture moderne, à l'instar du loup-garou et du dragon, sans doute parce qu'elle provoque la rêverie. Elle est devenue très populaire dans les courants New Age et chez les artistes féeriques, de nombreux articles de blog et des jeux d'élevages virtuels lui sont consacrés. Bien que n'ayant jamais réellement existé, la licorne peut être décrite avec plus de précision par une majorité de personnes que des animaux réels comme l'ornithorynque et le dodo. Elle fait l'objet d'une très abondante production, en témoignent les nombreux jouets, décorations de chambres d'enfants, posters, calendriers ou encore figurines qui la représentent, en particulier à destination des petites filles.
La licorne apparaît dans des romans de fantasy et de fantastique, des jeux de rôle et certains films. Les licornes du film Legend sont jouées par de fins chevaux blancs portant une fausse corne dorée, ils vivent dans les forêts et au bord des rivières. C'est grâce à une corne de licorne que le démon Darkness est vaincu. Bien qu'elle ne soit mentionnée nulle part dans les premières légendes arthuriennes, la licorne est fréquemment associée, dans l'imaginaire collectif comme dans les œuvres modernes, à Merlin, à la forêt de Brocéliande et aux légendes celtes.
La licorne rose invisible est une parodie de religion qui repose sur le paradoxe selon lequel la licorne est à la fois rose et invisible.
Le 29 novembre 2012, plusieurs périodiques annoncent que, dans un but apparent de propagande, la Corée du Nord déclare avoir découvert à Pyongyang une ancienne tanière de licornes. The Guardian indique, toutefois, que l'information a été relayée avec une erreur : la licorne étant spécifique aux légendes occidentales, il s'agit d'une traduction erronée du Qilin asiatique. Les archéologues nord-coréens suggéraient, non pas que cette créature légendaire ait réellement existé, mais qu'ils avaient découvert un site associé à la légende du roi Jumong.
De nos jours, même si plus aucun scientifique ne croit à l'existence de licornes depuis plusieurs siècles, elles demeurent parfois utilisées comme exemple méthodologique en biologie, par exemple pour modéliser la répartition de la population d'une espèce cryptique.
Symbolisme
Jeune femme sauvage en compagnie d'une licorne, vers 1460-1467.
Statue de licorne à Saverne, dans le Bas-Rhin.
Symbole féminin
Statue de licorne à Hampton Court, Angleterre.
Bruno Faidutti note dans sa thèse un rapprochement entre la licorne et la femme, comme le prouvent les multiples récits la décrivant en compagnie d'une jeune vierge. Son pelage est blanc comme la lune, astre symbole de la féminité. Sa pureté et sa chasteté s'opposent au lion au pelage beige ou doré et à la crinière flamboyante, animal solaire et masculin par excellence.Bertrand d'Astorg voit dans la licorne les grandes amoureuses qui refusent l'accomplissement de l'amour qu'elles inspirent et qu'elles partagent.
Pureté et protection
La licorne est également vue comme un animal pur et indomptable. Son pouvoir de déceler les impuretés renvoie à la fascination que la pureté exerce sur les cœurs corrompus. C'est une créature farouche, veillant sur le jardin de la connaissance. Androgyne, la licorne évoque la restauration de l'état édénique. Elle est l'animal tantrique qui transmute les souillures et l'un des animaux gnostiques proposant la libération par la connaissance. Elle guide les artistes vers la vérité adamantine.
Elle est si véloce qu'on ne peut la capturer vivante, la poursuivre, c'est partir en quête de l'impossible. Pour les traducteurs de la Torah, c'est un animal magique, vigoureux, resplendissant et digne d'amour, un ange gardien qui veille sur l'être ayant conclu une alliance avec elle. Son rôle est de maintenir l'équilibre face aux forces obscures.
Amour et sexualité
La licorne symbolise aussi l'amour et la lumière. Son symbolisme sexuel est explicite car cet animal est femelle et vierge, mais sa corne de forme phallique est un attribut mâle. Selon le Dictionnaire des symboles, cette corne peut symboliser une étape de la différenciation et la sublimation sexuelle, elle est comparable à une verge frontale, un phallus psychique renvoyant à la fécondité spirituelle. D'ordinaire, chez de nombreuses espèces animales, seuls les mâles portent des cornes, la corne de la licorne évoque donc la puissance virile. La licorne est parfois associée à la lascivité et la luxure, comme le prouvent quelques statues et des bas reliefs où elle place sa corne entre les seins nus d'une femme.
Aspect maléfique
Gravure de Albrecht Dürer, Le rapt de Proserpine, 1516. La licorne y est clairement maléfique.
C'est l'un des rares animaux à corne qui ne soit pas présentés comme maléfiques, bien qu'il existe quelques représentations démoniaques de ces créatures. Elles possèdent alors généralement une corne courbée, et se laissent chevaucher par des démons ou des sorcières. Deux textes au moins présentent des licornes dangereuses et menaçantes : la légende de Barlaam et Josaphat, et le conte du Vaillant Petit Tailleur. Selon Carl Jung, la licorne peut symboliser le mal, c'est-à-dire l'inconscient, parce qu'elle est dès l'origine un animal fabuleux et monstrueux.
Alchimie
Cerf et licorne dans une forêt - 3efigure du Traité de la pierre philosophale de Lambsprinck.
Contrairement à ce que le psychanalyste Carl Gustav Jung et ses continuateurs affirment, la licorne apparaît rarement et plutôt tardivement dans le pourtant riche bestiaire de la symbolique alchimique (dans lequel les animaux les plus courants sont les aigles, les lions, le phénix, les pélicans, les salamandres et les dragons).
Héraldique et logos
Galerie : Licorne en héraldique
Armoiries de Saint-Lô.
Armoiries de la ville d'Amiens.
En France, on trouve la licorne dans les armoiries de la ville picarde d'Amiens, de la ville normande de Saint-Lô et de la ville alsacienne de Saverne. L’usage orthodoxe veut que la corne de la licorne soit tricolore de sable, d’argent et de gueules, c’est-à-dire noir, blanc et rouge, en hommage au nigredo-albedo-rubedo des alchimistes dont les 3 couleurs représentent le Grand Œuvre.
Avec le développement de l'imprimerie, la licorne devient l’animal le plus représenté sur les filigranes de papier, et le plus répandu après le phénix dans les marques et les enseignes d’imprimeurs, dans toute l’Europe. On suppose qu'elle symbolise la pureté du papier, et donc celle des intentions de l'imprimeur. La licorne est l'emblème de l'Amiens SC, club de football professionnel basé à Amiens en Picardie. Elle est représentée sur le logo du club, qui dispute ses matches à domicile au stade de la Licorne. (source : wikipedia)