Les esprits fluviatiles

Des créatures inconnues habitent les mers, les rivières, les abysses, on découvre des êtres étonnants même encore de nos jours, à croire que l'existence des esprits souvent associés aux fleuves, rivières et cours d'eaux dans les légendes trouvent leurs origines dans la nature...

Un alien des mers ?

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Comment différencier ces figures féeriques qui peuplent les ruisseaux, les rivières, les fontaines et les mers dans le monde de la littérature ? Les créatures féminines aquatiques apparaissent dans le monde de l'imaginaire et de la mythologie sous diverses dénominations qu'il n'est pas toujours facile de différencier. Qui sont la sirène, l'ondine, la nixe ou bien encore la nymphe, ces figures aquatiques issues de la mythologie ? Quelle image ont-elles véhiculé au fil des siècles et quel rôle incarnent-elles aujourd'hui ?

La photo en dessous est un calmar à longs bras ou calmar araignée. Cet animal existe bien.


Les esprits fluviatiles habiteraient-ils des animaux comme les Dugong ?

Le dieu invisible des océans

Le dugong est un mammifère marin, cousin éloigné du lamantin et tout comme lui, appartenant à l'ordre des siréniens. Sa principale caractéristique est sans nul doute un pacifisme à toute épreuve, bien que sa corpulence impressionnante suppose le contraire.


Sa nage gracieuse et la forme de sa nageoire caudale, qui rappelle celle de la baleine, a inspiré la légende des sirènes et les plus beaux poèmes de la Grèce antique.

Le dugong vit dans les eaux tropicales de l'Océan Indien et de l'Océan Pacifique, ainsi que dans la Mer Rouge. Il passe une grande partie de son temps à brouter les plantes aquatiques, notamment des algues et des zostères, qui tapissent les fonds marins, ce qui lui a valu l'élégant surnom de "vache de la mer"...

 Un seul ennemi : l'homme

Débonnaire, doux et tranquille, ce grand herbivore n'a pas presque d'ennemi... si ce n'est l'homme, qui a poursuivi cette malheureuse "vache marine" en profitant de sa lenteur. Les vertus prétendues aphrodisiaques de la chair de l'animal ont ainsi causé sa perte. On estime aujourd'hui la population de dugong à 40 000 individus, répartis dans les eaux tropicales de l'Océan Indien et une partie de l'Océan Pacifique. Aujourd'hui, le dugong est une espèce protégée.

Un statut mérité mais révélateur du comportement humain, pour cet animal qui n'a aucun prédateur naturel, excepté le requin-tigre, qui peut représenter un réel danger. Sa force dissuasive ? Un corps long de 2,50 mètres, et un poids qui peut attendre 500 kg. Et des mœurs des plus discrètes. Prudent, le dugong préfère de loin les eaux peu claires. Les résidus aquatiques lui assurent ainsi un bien meilleur camouflage. A la moindre alerte, il s'enfonce dans les profondeurs, et sa fuite est facilitée par l'abondance des végétaux.



Les créatures aquatiques des légendes

Les Filles du Rhin ou Nixes

Les Filles du Rhin, ou vierges du Rhin, sont des ondines issue de la mythologie nordique (nymphes, nixes ousirènes), chargées par leur père, le Rhin, de veiller sur l’or caché au fond de ce fleuve. Elles sont mentionnées pour la première fois dans la Chanson des Nibelungen. Elles se nomment Wellgunde, Flosshilde et Woglinde.

Dans la mythologie germanique, on parle de nixes pour mentionner les nymphes des eaux. Ce sont des êtres perfides qui s'apparentent aux filles du Rhin. Elles aiment la danse et la musique, vivent dans les eaux stagnantes et leur intention, peu louable, est de noyer les hommes en les attirant dans les étangs par leur danse envoûtante qu'elles accomplissent la nuit.

On dit que les larmes des nixes apportent beauté et éternité à celui qui se baigne dans leur étang le premier jour du printemps. Jenny Greenteeth


Jenny Greenteeth (littéralement « Jenny Dents vertes ») est un personnage du folklore anglais décrite comme une vieille sorcière habitant dans les rivières où elle attire et noie les enfants et les personnes âgées. Elle est souvent décrite comme ayant une peau verte, de longs cheveux et des dents pointues. Elle est appelée Jinny Greenteeth dans le Lancashire, alors que dans le Cheshire et le Shropshire, elle est appelée Ginny Greenteeth, Jeannie Greenteeth, Wicked Jenny (« Jenny Malicieuse ») ou Peg o' Nell. Elle est similaire à Peg Powler.

Elle aurait probablement été inventée pour inciter les enfants à se tenir loin des eaux tumultueuses, remplissant une fonction semblable à la slave Rusalka, lesKappa japonais ou le Bunyip australien. Certains folkloristes croient qu'elle sert à rappeler les pratiques sacrificielles.

Ce nom est aussi utilisé pour désigner une plante qui forme un film à la surface des eaux tranquilles, cachant ainsi un danger aux yeux des enfants peu méfiants. C'est un terme courant près de Liverpool et dans le sud-ouest du Lancashire.

Les naïades


(Naïade (1893) par John William WATERHOUSE)

Dans la mythologie grecque, les naïades (du grec Ναιάδες / Naiádes ou Ναίδες / Naídes ou Νάιτιδες / Náitides, de νάειν / náein, « couler ») étaient des nymphes aquatiques qui vivent dans les eaux douces, en particulier les rivières, les sources, les fontaines, etc. Elles étaient l'objet d'un culte particulier. Elles passaient pour les filles de Zeus, des dieux fleuves ou de l'Océan (c'est pourquoi elles sont les sœurs des Néphélées), et sont parfois comptées au nombre des prêtresses de Dionysos. Quelques auteurs en font les mères des satyres et des silènes.

Des chèvres et des agneaux, avec des libations de vin, de miel et d'huile sont offerts en sacrifice ; plus souvent, du lait, des fruits et des fleurs étaient déposés sur leurs autels. Elles étaient des divinités champêtres, leur culte ne s'étendait pas aux villes.

Elles sont peintes jeunes, jolies, habituellement les jambes et les bras nus, appuyées sur une urne qui verse de l'eau, ou tenant à la main un coquillage et des perles dont l'éclat relève la simplicité de leur parure ; une couronne de roseau orne leur chevelure argentée qui flotte sur leurs épaules. Elles sont également couronnées, parfois, de plantes aquatiques.
     

Nyikaya

Nyikaya est, selon la croyance du peuple Shilluk du Soudan du Sud, un esprit fluviatile femelle, une sorte de naïade africaine, mi-femme, mi-crocodile, qui vit dans les eaux de la rivière Sobat non loin de son point de confluence avec le Nil Blanc. Elle est l'objet d'une vénération et d'un culte particulier surtout auprès des femmes, car elle passe pour protéger les très jeunes enfants. Elle est la mère du roi Nyikang, le fondateur de la monarchie Shilluk.

Nyikaya est la transcription du prénom adoptée par Wilhelm Hofmayr en 1925. Les autres transcriptions de Nyikaya sont: Nik-Kieya par Wilhelm Banholzer en 1905, Nyakayo par Diedrich Westermann en 1912, et Nyakai ou Nikaiya par Charles Gabriel Seligman en 1932. Nyikaya est un prénom composé qui se traduit en langue française par « Fille de Kayo », Kayo étant un prénom masculin qui signifie « appétit, désir de manger » en référence à la voracité du crocodile Ud Diljil, le père de Nyikaya.

Les enfants placés sous le patronage de la déesse sont prénommés Nyikayo pour les garçons et Nyikaya pour les filles.


Les Ondines

Les ondines, dont le nom dérive du mot « onde », sont des génies des eaux dans la mythologie germanique (où elles sont également désignées sous le terme de « nixe ») ou alsacienne.

Les ondins (au masculin), qui sont plutôt très rares, sont comme leurs compagnes et sœurs : des génies aquatiques. On utilise aussi ce mot, surtout au pluriel, pour désigner les créatures qui sont représentées avec un torse humain et une queue de poisson, comme les sirènes et les tritons ; c’est pourquoi les personnes d’origine anglophone disent merfolk.

Ondine était une nymphe ou une naïade. À l’inverse des sirènes, les nymphes ne fréquentent pas la mer, mais les eaux courantes, rivières, fontaines, et n’ont pas de queue de poisson. Durant l’été, elles aiment se tenir assises sur la margelle des fontaines, et peigner leurs longs cheveux avec des peignes d’or ou d’ivoire. Elles aiment également se baigner dans les cascades, les étangs, et les rivières, à la faveur des jours radieux d’été. On dit que celles qui ont les cheveux couleur d’or possèdent de grands trésors qu’elles gardent dans leurs beaux palais immergés.

On attribue l’alimentation en eau des fontaines aux larmes des ondines, et celle-ci se tarit dès qu’une fée se sent offensée. Ainsi, il est de coutume de laisser diverses offrandes auprès des fontaines, tels que guirlandes de fleurs, épingles ou tessons de bouteilles, qui sont pour les fées des eaux, de véritables trésors scintillants et miroitants dans l’eau.


Roussalka
Dans la mythologie slave, les roussalki (pluriel du russe : русалка, roussalka) sont des êtres fantastiques, proches des naïades ou sirènes de l’Antiquité, des fées, ondines, succubes ou dames blanches du Moyen Âgeoccidental. Presque toujours au pluriel dans la tradition populaire, le personnage est devenu un singulier dans la littérature (roussalka) et l’opéra (voir la Roussalka d’Antonín Dvořák). Selon l’historien des religions Mircea Eliade, il s’agit de résurgences du culte de Diane. De plus, son équivalent masculin pourrait être le vodnik.

Les roussalki peuvent être jeunes et belles ou vieilles et repoussantes, et même passer du premier état au second. Dans le premier cas, elle se distinguent par leur légèreté qui leur permet de passer sans encombre d'une branche d'arbre à une autre, par leurs longs cheveux, épais, verts ou roux, par leur voix suave dont il faut se méfier. Dans le second cas, elles sont de dimensions impressionnantes, avec des seins pendants et un bâton crochu avec lequel elles harponnent les passants. Elles peuvent aussi se présenter sous la forme de petits animaux (belette, écureuil…) ou d'un poisson, etc.

Quelle est leur provenance ? Ce sont : des jeunes filles maudites par leurs parents, des suicidées, des noyées, des jeunes filles s'étant égarées dans la forêt, des jeunes filles mortes pendant la semaine de la Trinité, dite Roussalnaïa (voir plus bas), des enfants volés par le diable, des enfants morts avant le baptême et portant le nom de mavki. Pour Zélénine, ce sont des mortes de mort non naturelle. Si les jeunes vivent en bandes, les vieilles préfèrent la solitude.

Conformément à la géographie slave, elles vivent dans les eaux douces (et non dans la mer). L'hiver, elles ne sont pas dangereuses car elles habitent dans leurs palais de cristal au fond des rivières et des lacs. Elle n'en sortent que pour la Trinité et se répandent alors dans les bois et les champs. C'est à ce moment-là qu'elles sont actives et dangereuses.

Elles ne sont pas entièrement négatives. L'une d'elles peut tomber amoureuse d'un jeune homme, l'entraîner au fond de l'eau et en faire son amant. Il n'en reviendra pas ou en gardera une nostalgie éternelle. Ne possédant pas de vêtements, elles sont reconnaissantes aux villageoises qui leur en apportent en offrande et peuvent les remercier par quelque don, comme l'art de bien chanter ou celui d'avoir des doigts de fée. On peut même, si on peut l'attraper, en marier une, à la condition de parvenir à lui passer la croix autour du cou. Cependant, elle repartira nécessairement à la fête suivante des roussalki (la semaine Roussalnaïa).


Le Tikoloshe

Le Tikoloshe, Tokoloshe ou Hili (du Xhosa utyreeci ukujamaal), est un esprit maléfique lié à l’eau dans la mythologie zoulous. Il peut devenir invisible en avalant un galet. (sources : wikipedia)


Les sirènes

Ces créatures représentent dans le monde de la littérature les figures les plus célèbres. Elles sont aujourd'hui connues sous la représentation de femmes-poissons, alors qu'elles sont à l'origine des femmes-oiseaux que l'on retrouve perchées sur les rochers et les récifs des mythes gréco-romains.

Elles sont toujours rassemblées par trois avec pour unique but d'enchanter et de séduire par leur musique les marins qui se jettent à l'eau pour tenter de les rejoindre et qui se noient. Les trois sirènes s'attribuent un rôle précis : la première joue de la flûte tandis que la seconde de la lyre et la troisième chante. Dans le monde de la mythologie, ce sont des êtres cruels qui ne pensent qu'à faire le mal.

Au Xe siècle, elles changent d'apparence et perdent leurs ailes (les ailes des anges) pour laisser place à des écailles. Elles tombent alors dans la mer tel l'ange déchu, mais sont toujours considérées comme l'incarnation de la luxure et du plaisir charnel. Il faut attendre la période de la Renaissance pour les voir évoluer en protectrices des mers.


 Les nymphes

Les nymphes des eaux se divisent en plusieurs catégories :

    Les nymphes de la mer connues sous le nom de Néréides, filles de Nérée et de Doris, sont des êtres mi-femme, mi-poisson. Elles symbolisent le mouvement rapide de la mer et montrent ses aspects riants. Elles sont bienveillantes contrairement aux ondines et sont représentées par de belles jeunes filles aux cheveux ornés de perles et qui chevauchent un dauphin.

    Les nymphes des sources, des ruisseaux et des fleuves, appelées aussi Naïades sont les filles d'Oceanos. Grâce aux vertus purificatrices et régénératrices de leur eau sacrée, elles apportent la fécondité.

    Les Océanides sont les filles d'Oceanos et de Téthys et résident dans les fonds marins inaccessibles. Elles sont les gardiennes des fleuves, lacs ou tout point d'eau. Elles ont aussi pour mission de veiller sur l'enfance des jeunes garçons.

Ces créatures mythologiques fascinent depuis longtemps les petits et les grands par leurs pouvoirs exceptionnels et continuent de nous envoûter à leur façon. Elles font aussi rêver les jeunes filles par leur beauté inégalable et peuplent les récits du monde de l'imaginaire.

D'autres créatures aquatiques légendaires

Biomes confondus     Bunyip · Cheval aquatique · Emela-ntouka · Kappa · Mokele-mbembe · Panthère d'eau · Vodianoï
Lacustres     Addanc · Agloolik · Amemasu · Bête du Vaccarès · Boobrie · Bownessie · Bukavac ·  Champ · Cygnes · Limnades · Manipogo ·Maymaygwashi · Memphré · Monstre du Loch Ness · Mussie · Ogopogo · Ponik · Serpent arc-en-ciel · Storsjöodjuret · Vila
Fluviales et riveraines     Chipique · Drac ·  Drapé · Filles du Rhin · Jenny Greenteeth · Kelpie · Lorelei · Naïades · Nixe · Ondine · Peg Powler · Rusalka ·Saumon de la sagesse · Vogeotte du Doubs
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