Les monstres aquatiques

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    Il n'y a pas qu'en Écosse, que des créatures ressemblant à des serpents gigantesques auraient été vues et même filmées ! Un peu partout dans le monde, certains témoignages ont fait naître des légendes...
Les créatures monstrueuses des lacs

    Quelques monstres de lac :

    Le Monstre du lac Memphrémagog

        Le crypto-dracontoligue Jacques Boisvert, le fidèle gardien de Memphré, le monstre du lac Memphrémagog (dont les apparitions authentifiées se maintiennent toujours à environ 8 par an impli- quant ainsi une vingtaine de témoins), me fait parvenir une intéressante missive, qui est le résultat d'une correspondance qu'il entretient depuis un certain temps avec le fondateur de la cryptozoologie, le Dr Bernard Heuvelmans, auteur d'une véritable bible traitant des prétendus monstres marins, le Grand Serpent de mer (Plon), écrtit en 1965 et révisé en 1975.

    Bien au courant des phénomènes étranges observés depuis plus d'un siècle au lac Memphrémagog, notre spécialiste français écrivait récemment à son confrère de Magog: "Je persiste à croire que Memphré fait partie de la famille des long-coups. C'est la seule explication qui colle, suite à toutes les observations d'animaux ondulants dans le plan vertical. Ceux qui, en fait, forment la majorité."
    Le long-coup, donc, auquel le Dr Heuvelmans aimerait bien donner le nom de Megalotaria longicollis, serait un serpent de mer d'assez grande taille(soit une longueur moyenne de 18 mètres, ou 60 pieds), se distinguant par un cou très long et mince.


    On rapporte aussi qu'il serait très rapide, pouvant se déplacer à des vitesses allant de 25 à 55 km/h, et qu'il est cosmopolite. "Long-cou, explique son spécialiste, est celui des grands serpenti- formes qui se rencontre le plus souvent en haute mer, loin de toute côte."
    Apparemment, c'est un grand migrateur qui aurait été vu en France, aux Pays-Bas, au large de Terre-Neuve et du Maine, ainsi que sur les plages de la Colombie-Britanique, de même qu'en Australie. Et à Magog, au fameux lac du même nom, si, bien sûr, les nouvelles observations de Memphré concordent avec l'explication du Dr Heuvelmans.

    Quoique déjà, long cou ou non, le mythe de Memphré se porte à merveille, bon an mal an, tout comme la réputation de son très célèbre cousin, Nessie, du Loch Ness.

    Des témoignages :

    1995, 19 juillet
    1 apparition
    2 personnes
    Melissa Hathaway et sa belle-mère Mona Hathaway ont vu à la plage Prouty, Newport, dans un peu profond d'eau une créature ressemblant à un serpent de mer. Elles ont vu des yeux, le tout a duré environ 5 minutes.

    1994, 25 septembre à 15h50
    1 apparition
    4 personnes
    Mme Diane Tétreault, Normand Rheault, Gisèle et Réjean L.... Par un temps couvert mais un lac très calme sans aucune vague, aucun vent, ils observèrent pendant au moins trois minutes dans leur 2 bateaux respectifs un objet d'une longueur de 40 à 50 pieds, une genre de vague à trois bosses de forme noire. Finalement l'objet passa sous le bateau de Diane Tétreault et Normand Rheault pour disparaître complètement. Il s'agit d'un résumé d'une déclaration sur radiocassette que notre société a dans ses archives.(Société internationale de dracontologie du lac Memphrémagog)

    1995, 4 août
    1 apparition
    2 personnes
    Alain Marillac et Jocelyne Beaulé, les mêmes personnes que le document 160, ont vu et filmé sur vidéo au même endroit que décrit précédemment. Un document signé daté du 1er septembre est dans nos archives à cet effet. Cette vidéo faisait partie d'un documentaire présenté au canal D le 27 octobre 1995 à Mystère du Monde. 
    
    1995, le 21 mai
    1 apparition
    2 personnes
    Alain Marillac et Jocelyne Beaulé, de Montréal voient une créature bizarroide dans le secteur de la Baie de Magog - Plage de Magog environ de 20 à 30 pieds de longueur. Déclaration sur radiocassette plan et dessins. La description d'Alain est différente de Jocelyne car ils ne sont pas au même endroit lorsque l'apparition a lieu.

    1995, 25 juillet
    1 apparition
    5 personnes
    Jean-Noel Fortin avec 4 passagers dans son bateau ont vu une créature de couleur noire, à 3 bosses. Ils ont observé le phénomène pendant 2 minutes. Lorsque la créature plongea dans le lac une grande marre de bulles d'air fut observée par les témoins. Le tout s'est passé à 150 pieds de leur bateau. (Jacques Boisvert crypto-dracontologue)

 
    (photo : unlochunelegende)

    Memphré : MYTHE ET RÉALITÉ

    SONIA BOLDUC (1997)
    Université de Sherbrooke
    
    RÉSUMÉ : Faisant fi des frontières, plusieurs phénomènes insolites et inexpliqués ont été rapportés à travers les décennies et les siècles, suscitant intérêt, suspicion, recherches et légendes. Parmi ces étrangetés, Memphré, créature habitant l'immense lac Memphrémagog, interpelle les incrédules depuis plus de 180 ans.
        Reconnu pour sa Traversée internationale, pour la beauté de ses environs montagneux et pour la célébrité de plusieurs de ses riverains, le lac Memphrémagog est aussi particulier par la présence en ses eaux d'une des célébrités les plus mystérieuses du continent. Officiellement baptisé Memphré, le « monstre » marin, ayant l'apparence du serpent de mer (1), fait parler de lui depuis près de 200 ans. Un mythe entretenu ou une réalité méconnue ? Voilà la vraie question...

    La naissance de Memphré

    Jusqu'au début du XlXe siècle, seuls les Indiens habitaient les environs du Memphrémagog, attirés par l'abondance du gibier et du poisson. Lorsque les premiers colons blancs vinrent s'installer, les Indiens leur confièrent qu'ils ne se baignaient pas dans les eaux du lac, et ce, à cause de la présence d'un serpent de mer. D'ailleurs, plusieurs écrits de toutes sortes font état de sa présence, souvent sous forme de contes, de poèmes ou de légendes. Dans chacune de ces histoires, on accorde à cette étrange créature marine un rôle majeur, parfois même celui de personnage principal. On en fait des descriptions diverses, on lui prête un caractère plus ou moins agressif et, à quelques reprises, on lui établit demeure dans une caverne située sous le mont Owl's Head, en bordure du lac.
    Parmi ces récits, The Sea Serpent Legend, écrit par Norman Bingham au début du XlXe, reprend une vieille légende indienne. On y révèle le rôle prépondérant joué par le serpent dans la tragédie amoureuse d'un couple indien, en y offrant, de surcroît, une description sommaire de l'animal:

    They saw a monster dark and grim
    Coming with coiling surge and swim,
    With lifted head ans tusk and horn,
    Fierce as the spirit in Hades born.
    (Bullock, 1926, p.78 réédition 1985 p. 71)

    De couleur foncée, l'air menaçant, le monstre nage d'un puissant mouvement spiral vers les malheureux, sa tête levée munie d'une corne et d'une défense, aussi menaçant que les esprits maléfiques de l'enfer. Voilà une description pour le moins inquiétante de la créature. L'auteur conclut son poème ainsi:

    The Serpent e're now in the depths did roam
    Under Owl's Head to his cavernous home.
    After digesting this horrible meal
    His snakeful majesty did out again reel,
    Next to appear to Uncle Ri Jewett
    In one of his visions that made him a poet.
    (Bullock, 1926, p.82 réédition 1985 p. 82)

    Cet Uncle Ri Jewett auquel on fait référence était en fait Uriah Jewett, un poète légèrement porté sur la boisson, venu s'établir à Georgeville au début du XlXe siècle. Ses talents d'orateur étaient reconnus partout dans la région. Un de ses poèmes fut écrit après qu'il se soit fait escroquer par un étranger de passage qui s'était enfui aux États-Unis après son méfait. Le poème de Jewett se veut la narration de cette fuite par le malfaiteur lui-même. On y constate l'omniprésence de ce serpent de mer dans la vie des riverains:

    I took a quick dive, caught the serpent by tail,
    His speed was like lightning, or the swordfish in gale;
    My passage was through Owl's subterranean bluff,
    I popped up with money enough.
    (Bullock, 1926, p.121 - réédition 1985, p. 121)

    Vu ! De leurs yeux, vu !

    Le premier document « non-fictif » faisant état d'apparitions de la créature date de 1816, et est signé de la main de Ralph Merry IV. Il y raconte quatre expériences vécues par des citoyens de Georgeville et des environs à qui il accorde toute sa confiance. Il n'a cependant pas été lui-même témoin du phénomène et se fait donc simplement le rapporteur des faits. Il relate ce que des individus et des groupes d'individus ont aperçu à des endroits et des moments différents. Les descriptions sont toujours assez concordantes quant à la longueur et à l'aspect « de serpent » de la créature. Notons d'ailleurs que, dans ses écrits, Merry ne parle pas du serpent de mer, mais plutôt d'un des serpents de mer du Memphrémagog.
    Puis, à plusieurs occasions à partir de 1847, The Stanstead Journal publie des articles sur le phénomène, certains relatant nombre d'apparitions dont ont été témoins certains riverains. Apparitions qui se poursuivront au cours des décennies. « Je ne suis pas au courant si cela est généralement connu qu'il existe dans le lac Memphrémagog des animaux étranges du genre serpent géant de mer... » (Extrait du The Stanstead Journal rapporté sur le site internet de la Société internationale du dracontologie du lac Memphrémagog).

    Jusqu'à aujourd'hui, plus de 215 apparitions ont été répertoriées et archivées avec le plus grand soin. Chaque déclaration est signée ou enregistrée; les déclarations sur oui-dire sont simplement refusées. On estime d'ailleurs à huit le nombre moyen d'apparitions annuelles authentifiées, et ce, par une vingtaine de témoins.

    Ainsi, en 1961, deux pêcheurs faisant route vers Newport ont pu observer pendant environ une quarantaine de secondes une créature noire de plus de 20 pieds qui nageait, entrant dans l'eau et en ressortant. Selon un de ces hommes, cette créature, qui se trouvait à moins de 200 pieds de leur embarcation, avait un dos rond et une tête indescriptible. Cette vision était accompagnée d'un bruit « étrange ».

    En juillet 1996, quatre personnes ont témoigné de sa présence après l'avoir contemplée pendant plus d'une minute. Selon leurs dires, c'était une créature à bosses multiples de plus de 20 pieds qui nageait à quelques 50 verges, entre leur bateau et la berge. Cette apparition, survenue vers 19 h, est similaire à celle vécue le même jour vers 16 h, à 10 milles de là, par trois autres personnes.

    La description d'une créature à trois bosses rejoint aussi celle faite en septembre 1994 par quatre personnes naviguant dans deux embarcations différentes.
    Par un temps couvert mais un lac très calme sans aucune vague, aucun vent, ils observèrent pendant au moins trois minutes dans leur (sic) 2 bateaux respectifs un objet d'une longueur de 40 à 50 pieds, une genre (sic) de vague à trois bosses de forme noire. (Société internationale de dracontologie du lac Memphrémagog, document no 154).

    Cette aventure a pris fin pour eux lorsque la créature est passée sous l'un des deux bateaux pour finalement disparaître dans les profondeurs du lac. Rares sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir observé le phénomène à plus d'une reprise. C'est pourtant le cas de deux Montréalais qui, après une première apparition en mai 1995 dans le secteur de la baie de Magog, ont revu le monstre marin au même endroit en août de la même année. Mieux encore, ils ont pu obtenir un extrait vidéo, lequel fut utilisé pour un documentaire diffusé sur le Canada, au mois d'octobre suivant.

    La quête d'identité de Memphré.

    Bien sûr, les nombreux témoignages amènent aussi quelques discordances quant à la description de cette créature. Ces différences descriptives peuvent cependant s'expliquer de plusieurs façons. Tout d'abord, la nature humaine étant ce qu'elle est, il faut bien lui laisser une certaine marge d'erreur. Accordons donc à chacun la plus grande honnêteté et les meilleures intentions du monde; il n'en demeure pas moins que la vue peut parfois jouer des tours. Particulièrement lorsque vous vous retrouvez soudainement confronté à un phénomène étrange, inexpliqué, presque fantastique. Composer avec l'effet de surprise et le scepticisme n'est pas chose facile.
    Par ailleurs, il est à noter qu'à cause de sa taille gigantesque, entre 20 et 70 pieds selon différents témoignages, la créature n'a jamais pu être observée dans son intégralité. Certains ont pu voir la tête de Memphré, d'autres sa partie centrale, et d'autres enfin la « queue » du serpent.

    Considérons aussi une autre possibilité. En admettant l'existence de ce serpent de mer, on ouvre alors la porte à la présence probable de diverses créatures. Souvenons-nous des écrits de Merry de 1816 faisant allusion à la présence d'un des serpents de mer. Peut-être le Memphrémagog est-il réellement habité par différentes formes de poissons inconnus ou autres monstres marins vivant à des profondeurs inexplorables.
    D'ailleurs, le Dr Bernard Heuvelmans, sommité mondiale en cryptozoologie (2) a publié en 1965 Le grand serpent de mer, une véritable bible sur le sujet, où il traite d'un large éventail de prétendus monstres marins. Pour lui comme pour beaucoup d'autres chercheurs et scientifiques à travers le monde, l'existence de ces créatures n'est pas une possibilité, mais bien une réalité. D'ailleurs, le Dr Heuvelmans s'est prononcé sur l'identité probable de notre ami Memphré:

    Je persiste à croire que Memphré fait partie de la famille des long-coups (sic). C'est la seule
    explication qui colle, suite à toutes les observations d'animaux ondulants dans le plan vertical. Ceux qui, en fait, forment la majorité. (Québec insolite, internet, 1995)
    Toujours selon le Dr Heuvelmans, le long-cou serait un serpent de mer que l'on retrouverait habituellement loin des côtes, en haute mer. Il mesurerait en moyenne 18 mètres, serait pourvu d'un mince et long cou, et pourrait nager à des vitesses atteignant jusqu'à 55 km/h. Cette description du spécialiste est tout à fait concordante avec la majorité de celles offertes par les témoins du Memphrémagog.

    A chaque lac sa créature.

    Memphré, malgré sa longévité et la fréquence de ses apparitions, n'a pas encore atteint la popularité et la reconnaissance de certains de ses congénères. On parle ici bien sûr de la célèbre Nessie du Loch Ness, mais aussi d'Ogopogo, un serpent de mer habitant le lac Okanagan en Colombie-Britannique, et du légendaire Champ du lac Champlain.
    Même si on a catégoriquement conclu au trucage de la photo de Nessie prise en 1994, les quelque 10,000 témoignages répertoriés au cours des années tendent à confirmer la présence de cette célébrité écossaise dans les eaux du Loch Ness, en plein cœur du pays. La théorie la plus populaire sur l'identité de Nessie la catégorise dans la famille des plésiosaures (3) . Cependant, l'absence chez cette espèce d'un système respiratoire permettant de vivre complètement submergé sur une longue période pousse les spécialistes à écarter cette éventualité.
    En fait, les nombreuses recherches effectuées dans les eaux du Loch Ness n'ont encore permis de retrouver aucune carcasse correspondant à un genre quelconque de créatures marines. On envisage donc la possibilité que Nessie soit plutôt de la famille des salamandres, ou autres amphibiens gigantesques. Ces derniers peuvent en effet vivre sous l'eau en permanence, et leur corps se désintègre après leur mort.



    La description d'Ogopogo, une des nombreuses créatures dénombrées dans les multiples lacs de la Colombie-Britannique, semble se rapprocher davantage de Memphré. Quelques milliers de personnes ont affirmé avoir vu ce serpent de mer d'une longueur d'environ 50 pieds, avec une tête s'apparentant à celle du cheval, présentant des bosses et une forme allongée. Certains de ces témoins sont des scientifiques et chercheurs membres de la British Colombia Scientific Cryptozoology Club (4) (BCSCC) ayant organisé plusieurs expéditions au lac Okanagan, dans le centre-sud de la province. Ils ont même eu le loisir de filmer Ogopogo en action à quelques reprises.
    Ses apparitions se faisant plus sporadiques depuis quelques années, on croit que la survie de l'espèce se trouve menacée par l'humain qui envahit son environnement. Les autorités provinciales ont d'ailleurs légiféré afin d'assurer sa protection, rendant la poursuite d'Ogopogo, sa capture et sa chasse interdites.



    Dans les eaux du lac Champlain, à la frontière du Québec et des Etats de New York et du Vermont, Champ jouit du même traitement. Il est strictement interdit de menacer son existence. Comme ses premières apparitions remontent au début de la colonisation, tout porte à croire que l'espèce dont fait partie Champ est encore en mesure de se reproduire, ce qui expliquerait sa présence en ces eaux depuis plusieurs siècles. L'immensité de ce lac, soit quelque 200 kilomètres de long, permet de penser que cette hypothèse est tout à fait plausible.

    Dans la région.

    Plus près de nous encore, on parle de phénomènes étranges dans les lacs voisins du Memphrémagog, en l'occurrence les lacs Massawippi, Bowker et Brompton. S'il est permis de craindre une certaine inclinaison à la fabulation de quelques marginaux, force est de croire que la présence de créatures lacustres inconnues en région est plausible.
    En effet, si l'on en croit certains théoriciens, l'opacité des eaux des lacs de la région pourrait favoriser la survie de poissons inconnus, et ce, à des profondeurs inexplorables. Certains plongeurs confirment que dans les eaux du lac Brompton, par exemple, la visibilité est pratiquement nulle à 10 mètres de profondeur. D'autres affirment que des poissons immenses vivent au-delà de ces profondeurs. De là à parler de monstres, il n'y a qu'un pas que certains n'hésitent pas à franchir. Certains parlent aussi d'anciens passages souterrains qui reliaient entre eux certains lacs de la région, comme les lacs Brompton-Bowker-Larouche et les lacs Memphrémagog-Massawippi. Même si ce fait est difficilement vérifiable, il n'est pas impossible et expliquerait en partie la présence de créatures marines dans ces différentes étendues d'eau.

    A la recherche de Memphré.

    Quoiqu'il n'ait jamais été témoin oculaire de la présence de Memphré, Jacques Boisvert est à la fois une sommité en la question et le fondateur de la Société internationale de dracontologie du lac Memphrémagog. Ce sont en fait ses deux principales passions qui ont amené M. Boisvert à se lancer dans cette aventure. Il est en effet passionné à la fois d'histoire et de plongée sous-marine. Ses recherches historiques lui avaient permis de retrouver plusieurs témoignages, datant du siècle précédent, sur l'existence d'un serpent de mer. Monsieur Boisvert espérait donc toujours rencontrer la créature lors d'une de ses explorations quotidiennes de plongée.
    En 1983, après environ 1000 plongées, il n'a toujours rien vu et décide d'écrire un article sur le sujet dans The Newport Daily Express afin de susciter quelques réactions. Bientôt, Mme Barbara Malloy de Newport lui répond pour lui faire part de l'apparition dont elle a été témoin. Elle travaillera dès lors en étroite collaboration avec M. Boisvert, alors que de nombreux autres témoignages suivront. De simple dossier qu'elle représentait dans les fouilles historiques de M. Boisvert jusque-là, la recherche de Memphré deviendra prioritaire. Il créera donc la Société de dracontologie en juin 1986, là où sont archivés découvertes et témoignages, afin de favoriser la recherche. M.Boisvert a depuis baptisé officiellement la créature « Memphré », détenant les droits d'auteurs sur ce nom et le logo.

    Bien qu'il plonge depuis 1979 et qu'il revendique aujourd'hui plus de 5,000 plongées, Jacques Boisvert n'a toujours pas vu la créature que lui ont décrite des centaines de témoins. Il croit cependant possible qu'il l'ait touché au cours d'une séance de plongée. Accompagné de son fils, il avait alors posé la main sur ce qu'il croyait être un tronc mort dans le fond de l'eau. Cependant, au contact, le « tronc » a déguerpi dans un nuage de vase, laissant le plongeur estomaqué. « Je ne pourrais pas affirmer que c'était Memphré puisque je ne l'ai pas vu. Ça pourrait être n'importe quoi comme ça pourrait être l'extrémité de sa queue. » (Boisvert cité par Bolduc, 1997)

    Ce qui ajoute encore davantage à la crédibilité de Jacques Boisvert, mis à part ses passions d'historien et de plongeur, c'est une certaine méfiance dont il fait preuve face au phénomène. Même si ses recherches tendent à prouver l'existence de Memphré, et qu'il a foi en les nombreux témoignages qu'il a recueillis, il laisse place au doute et ne tente de convaincre personne. Ce qui ne l'empêche aucunement d'en parler avec enthousiasme et de profiter d'une notorité dans le domaine, et ce sur tout le continent.

    La Société internationale de dracontologie du lac Memphrémagog qu'il a fondée a pignon sur rue au 446, rue Principale Ouest à Magog. J1X 2A9 On y reçoit curieux, chercheurs, étudiants et journalistes, sur rendez-vous. De plus, la Société a récemment conçu un pictogramme représentant Memphré dans son environnement. En plus d'être l'emblème officiel de la Société, le pictogramme devrait être installé un peu partout autour du lac afin d'inciter les gens à s'intéresser au phénomène et à scruter les eaux à la recherche de la créature.

    Mais peut-être faites-vous déjà partie des dracontologues amateurs qui naviguent témérairement sur le Memphrémagog en quête d'un tête-à-tête avec la créature marine. Peut-être aussi faites-vous plutôt partie de ces sceptiques qui ne croient qu'en ce qu'ils voient eux-mêmes. Chose certaine, à chaque occasion que vous aurez de contempler ce lac immense, ou mieux encore d'y naviguer, d'y pêcher ou d'y plonger, gardez bien en tête que tout ceci n'est qu'un mythe... et la réalité.

    (1)- le serpent de mer est défini comme étant un animal marin fabuleux, de grande dimension et mal identifié.
    (2)La cryptozoologie, instituée il y a environ 25 ans par le Dr Bernard Heuvelmans, se consacre à l'étude des animaux cachés.
    (3) Le plésiosaure est un reptile marin fossile du Secondaire, atteignant 5 mètres de long.
    (4) Club fondé en 1989 par l'auteur James A. Clark et le Dr Paul LeBlond, scientifique, pour permettre l'étude des animaux encore non identifiés par la science.
    (5)Branche de la cryptozoologie s'occupant seulement des créatures lacustres non identifiées. Le toponyme a été crée par un bénédictin à la demande de Jacques Boisvert, accepté par le Dr Heuvelmans et officialisé par l'Office de la langue française du Québec et The American Heritage Dictionnary.

    Mais qu'est ce que c'est ?

    Un monstre aquatique aurait été vu dans une rivière islandaise...



    Un monstre aquatique aurait été vu dans une rivière islandaise.

    C’est une grosse anguille ou un genre de serpent nageur que l’on peut voir sur cette vidéo, tournée par un Islandais en 2012 sur la rivière gelée Jökulsá í Fljótsdal, dans l’est du pays. Mais d’après un panel d’experts, il s’agit bel et bien d’une créature cousine du monstre du Loch Ness, le Lagarfljótsormurinn islandais, qui a été filmé en train de nager à la surface.
    Plutôt un grand cheval aquatique qu’un serpent géant.
    Cette créature, supposée vivre dans le lac Lagarfljót, aurait été observée à plusieurs reprises depuis l’an 1345, où les premières rumeurs ont commencé à circuler. Elle mesurerait plus de 90m de long et aurait déjà été aperçue se reposant hors de l’eau, sur les berges du lac. Mais jamais auparavant elle n’avait pu être filmée. La vidéo a donc été soumise à un panel d’experts qui ont authentifié, à sept voix contre six, la créature mystérieuse. Les plus sceptiques ont vu un simple filet de pêche dérivant sur l’eau et une des spécialistes a décomposé l’image pour distinguer qui, de l’objet ou de l’eau, bouge : d’après elle, c’est le courant qui donne l’impression que «le monstre» se déplace alors que ce que l’on imagine comme étant sa tête est en réalité immobile.

    Un spécialiste américain des monstres marins et aquatiques estime pour sa part qu’il s’agit simplement d’un canular, fait avec une marionnette ressemblant à un gros serpent. D’après lui, la dernière fois que la bête a été vue remonte à 1988, lorsqu’une enseignante et sa classe ont observé un animal étrange sur les rives du lac. Il précise également que le monstre n’a pas une forme de ver géant : «Les observations traditionnelles du monstre ne font pas penser à un serpent, explique Loren Coleman, directrice du International Cryptozoology Museum de Portland, aux Etats-Unis. Elles décrivent plutôt Lagarfljótsormurinn avec une bosse, un long cou et des moustaches, plutôt un grand cheval aquatique qu’un serpent géant». (source : 20minutes)



    Le lac Breeches
    
    C'est Madame le maire de Saint-Fortunat, coquet hameau situé à l'écart des grandes routes, qui nous fournira l'essentiel de ce que nous saurons sur le "monstre du lac Breeches". Ce plan d'eau, niché en un pays de pittoresque collines, communique avec le lac Williams, dont va d'ailleurs nous parler notre informatrice. Parfois, les pêcheurs y auraient connu la mésaventure d'une "affaire énorme", qui aurait fait casser les lignes". Quant à la bête du Breeches, "il y a longtemps qu'on n'en a plus entendu parler, nous affirme cette dame. Je suis venue à Saint- Fortunat il y a huit ans; on en parlait alors au magasin; ça venait, sans doute, d'avoir lieu. Les gens n'aiment pas s'approcher du lac Breeches; tout le monde en a peur".
   
    Notre enquête en restera là, pour une raison très simple: avant l'accession au pouvoir du Parti québécois, en 1976, le lac était "clubé". Si les habitants de Saint-Fortunat avouent avoir aperçu quelque chose sur le lac, c'était très probablement parce qu'ils braconnaient sur ce terrain privé.

    Aussi trouvons-nous bouches closes, avec un clin d’œil et un sourire à l'adresse des saumons dont le lac avait été ensemencé. Et pourtant, nous avons glané par-ci, par-là, quelques propos prometteurs: "Paraît qu'il n'y a pas de fond au lac Breeches..." On semble manifester certaines réticences au sujet des abords de l'île du milieu du lac, "où l'eau tombe à 100, 150 pieds". L'ancien garde-pêche nous a déclaré qu'il y a trois ans des hommes-grenouilles du gouvernement étaient descendus au fond. "Ils ont dit qu'il y a de la terre noire dans l'eau qui empêche de voir." Est-ce le serpent du lac Williams qui est allé effectuer un bref séjour dans ces profondeurs tout aussi obscures que celles de son lieu d'origine?

    L'étude des alentours du lac Breeches sur les cartes d'état-major permet de constater aussi que divers ruisseaux, issus de ce lac, aboutissent très près de l'Aylmer. Aylmer, Saint-François, Moffat, Williams, Breeches. Ces cinq noms définissent une région particulière où les seules communications ne sont pet-être pas rivière et ruisseaux, mais aussi marécages et pans de forêt discrets. Cet espace explique les temps divers des apparitions.

   
Le "Serpent" du lac William

    Toujours dans la même région des Cantons de l'Est, un autre lac de quelque cent dix pieds de profondeur (33 mètres), au fond obscur et vaseux selon les habitants du petit village de Saint-Ferdinand, situé sur sa rive a connu, lui aussi, le passage d'une étrange créature.

    Le lac Williams, réputé pour ses grosses prises, dont un maskinongé de 82 pouces pêché en 1977, s'est révélé également le véhicule de "rumeurs de monstres" et ceci jusqu'à Plessisville, située à plusieurs kilomètres de là. Là aussi, les riverains nous parlent de plongeurs qui ont eu peur en explorant le Williams et doyen parmi les riverains, Monsieur Albert Garneau, un septuagénaire, nous assure que sa mère lui aurait dit avoir vu "un serpent" alors qu'elle était jeune, ce qui nous reporte à une période assez contemporaine des témoignages anciens, caractéristiques de ce complexe lacustre, et même un peu avant.

    Le septuagénaire se souvient d'un détail de la description de sa mère: le serpent mesurait de 30 à 40 pieds de (9 à 12 m) et avait le corps aussi gros "qu'un quart de farine", comparaison pittores- que qui prouve son origine lointaine et situe la chronologie de touts ces événements des lacs de l'Est bien avant les canulars sensationnalistes qu'on colporte parfois dans les hôtels des villages modernes.

    Le monstre du lac Champlain
    
    Port-Henry, un petit village sur les rives du lac Champlain s'est peint en juillet 1981 aux couleurs vert pomme de Champ un joli dragon à la Walt Disney, qui figure sur les vitrines, les poteaux indicateurs, les "T-shirts" et les macarons: interprétation "artistique" d'un monstre pourtant bien réel, si l'on en croit l'impressionnante série de noms qui s'étalent sur une pancarte de bois à la sortie de l'agglomération. Depuis Samuel de Champlain, lors de son exploration du lac en 1609, jusqu'aux observations datant de quelques semaines, le panneau énumère les témoins d'un phénomène jugé par eux exceptionnel.

    Il existe même des photos de Champ, celle prise par madame Sandra Mansi, et reproduite le 30 juillet par le New York Times. Mais, dès le 7 du même mois, la concurrence locale était entrée en lice. Ce jour-là, Kelley Williams, 19 ans, travaillait au stand de sandwichs de son père, avec le lac bien en vue, quand la masse sombre, surgit des eaux calmes. Mlle Williams eut le temps de saisir son appareil et de prendre quatre photos.

    Cette jeune femme, une aimable rousse volubile, nous fournit divers détails intéressants sur ce qu'elle a vu. La texture de la peau de Champ lui apparut grenue, "comme un concombre" ; la couleur: "une masse noirâtre et luisante" . C'est surtout l'énorme dimension de la chose qui a retenu son attention: plus grande que deux chevaux ensemble". Forme générale? La jeune fille crayonne sur un carnet une silhouette qui évoque irrésistiblement le plésiosaure. Certains chercheurs ont pensé à une survie possible de ce grand saurien.

    D'autres, comme un investigateur du Lock Ness, Roy Mackal, voient plutôt en Champ un zeuglodonte, sorte de baleine primitive. En tout cas, les témoignages s'amoncellent, l'un des plus intéressants paraissant être celui de Charles Mazurowsky, qui apparue, comme une tête de cheval sans oreille, puis, un long cou est sorti de l'eau. Ca a duré moins d'une minute.

    Des observations telles que celle-ci se sont répétées, surtout durant les 50 dernières années. Ceux qui s'intéressent au passé de Champ, comme Joe Zarynski, de Saratoga Spring, ont pu rassembler une collection de 132 observations jusqu'au début du X1Xe siècle. Les descrïptions de Champ correspondent étroitement à celles d'autres monstres à travers le monde. Même la texture de sa peau, comparée à celle d'un concombre par le jeune Kelley, trouve son homologue dans une observation d'un monstre du lac suédois Storsjo,en 1898. Le corps était, en effet, décrit comme "couvert par endroit de verrues". Champ est l'objet, malgré la concurrence de ses cousins européens, d'une énorme publicité qui le propulse au rang de "monstre du Loch Ness des États-Unis".

    L'équipe de CBS filmant les eaux grises du lac Champlain en hélicoptère a retransmis jusqu'en Union Soviétique des images de cet énorme lac de 200 km de long. Avec cette célébrité croissante, la photographie de Kelley Williams va valoir son pesant d'or. Déjà, si l'on en croit Jeff Danziger, la chasse à Champ est devenue le jeu favori des jeunes riverains. Ils le traquent jusqu'aux marécages où il va enfoncer sa lourde échine, couverte d'épaves et de troncs verts de vase.
  

    Tête de cheval du Blue-Sea-Lake

     Notre recherche, au Blue-Sea-Lake, dans le comté de Gatineau (Outaouais).

    A propos de la descrïption du Misiganebic (monstre de ce lac Mlue- Sea-Lake) empruntant, semble-t-il, ces éléments à plusieurs animaux, Ewelyn nous rappelle que "les êtres sont reliés". Ainsi, le lézard est une moitié de truite saumonée, lui a raconté son grand-père. Quant au repaire possible de la Bête, elle nous apprend l'existence d'une caverne près de l'eau, au lac Pocknock, une caverne "sans fond". Parlant des noyés du Blue-Sea-Lake, M. Commanda ajoute que les Algonquins avaient un "don de Dieu" pour retrouver les noyés sous la glace. Mon père qui cherchait l'un d'eux fit un trou ici, dans la glace. Le noyé se trouvait bien là..."

    Tête de cheval, Serpent à tête de cheval, Misiganebic: des guides, pêcheurs, pionniers, jusqu'aux Amérindiens, à travers des noms différents la relation entre les riverains du Blue-Sea et le monstre est sans contredit plus que centenaire. Contrairement au Pohénégamook, les Amérindiens sont encore là. Ils observent toujours la bête et lui font des offrandes. Un même respect unit blancs et rouges quand ils parlent d'elle.

    Son apparition n'est pas cantonnée à un seul lac; on nous l'a signalée dans huit lacs au moins: les lacs Blue-Sea, des Cèdres, Bitobi, des Trente et un Milles, le Réservoir Baskatong, le lac Désert, le lac Pocknock. Et il resterait à étudier l'origine du nom "Lac Serpent", tout proche. D'après M. Garneau, le Blue-Sea, les deux lacs des Cèdres et Bitobi sont reliés entre eux. Ils communi- quent avec le Gatineau, tout comme le lac des Trente et un Mille et le lac Désert; puis par le Gatineau dans l'Outaouais où, à la fin du siècle dernier, le Misiganebic eut l'imprudence de s'exhiber dans le lac Deschênes, aux portes d'Ottawa.

    En effet, en 1880, un serpent "épais comme un poteau télégraphi- que", de couleur "vert sombre", fut aperçu entre le phare et le rivage. Cela vaut bien le toupet d'Ashuaps apparaissant près de l'usine de filtration du lac Saint-Jean. Némésis de la pollution, le serpent-des-eaux fait le pélérinage de son labyrinthe liquide, contaminé par les rebuts d'une société qui ne croit plus aux monstres, car elle les voile sous ses brouillards artificiels. Impavide, la bête du lac poursuit des migrations aussi programmées que celles des anguilles vers les Sargasses.

    La Tête de Cheval est donc, comme le monstre du lac Saint-Jean, un serpentiforme voyageur, circulant d'un lac à l'autre, lorsque les rivières et les ruisseaux le permettent et n.hésitant pas, en l'absence de ceux-ci, à creuser sa trail (piste) dans la terre ferme. Par l'énorme Réservoir Baskatong, où il a été signalé, l'été dernier, le Misiganebic partant de cette étoile de mer liquide, peut rayonner à travers les cours d'eau en allant faire bombance de cyprins et de perchaudes parmi plusieurs dizaines de lacs. Pèlerin des eaux claires et tranquilles, le Misiganebic devrait être choisi comme totem par tous les écologistes par son rôle de nettoyeur des lacs. Peut-être la tâche lui est-elle rendue de plus en plus difficile sur un Blue-Sea pollué par les moteurs et les reliefs de repas des touristes.



    Alors peut-être, comme son cousin du lac Aylmer, cherche-t-il, en s'enfonçant de plus en plus loin du bruit des hors-bords, un monde perdu d'arbres et de lacs secrets où les seuls visiteurs seraient les Indiens pour lesquels le respect procède de la connaissance.

    Monstre du lac Saint-Jean

    
    Nous nous sommes rendus au lac Saint-Jean en décembre, en une saison exempte de l’affluence touristique. Des rumeurs nous étaient parvenues au sujet de "quelque chose" d'insolite dans cette vaste étendue que ses découvreurs, au XVII siècle, avaient baptisée "la Mer douce". Devant nous, aussi loin que porte le regard, une surface indigo, irrégulièrement cernée de blanc. L'eau gèle et l'on entend, par moments, le ressac des glaces écrasées contre la rive.

    Cette immobilité sereine a, semble-t-il, épuisé l'appétit des curieux. En effet, dès 1975, avec une apogée en 1980, les journaux du lac ont rapporté d'insistantes observations d'un "monstre": l'étoile du lac, le Progrès du Saguenay, le Lac SAint-Jean, le Journal de Québec y sont allés de leurs gros titres: photos de témoins, entretiens. Puis ce fut l'inévitable contrecoup: commen- taires sarcastiques, mises au point de "spécialistes" dessins humoristiques et lazzi.

    Cette publicité a d'abord stimulé les témoins de ce phénomène bizarre, mais le ton groguenard de la seconde vague d'articles a tout fait retomber dans le silence. Aujourd'hui, contrairement au Pohénégamook, où l'existence de Ponik est un phénomène accepté par la quasi-totalité de la population, au Saint-Jean, la croyance au monstre constitue une sorte de sous-culture où fraternisent les quelques Blancs que n'ont pas découragés les sarcasmes et l'ensem- ble des Amérindiens de la Réserve d'Ouiatchouan, au bord du lac.

    Il nous paraît nécessaire de situer ce climat pour le lecteur, afin que les remerciements que nous destinons à nos témoins expriment toute la sincérité de notre gratitude. Il leur a fallu, en effet, beaucoup de confiance pour nous rapporter des faits ridiculisés.

    Le monstre du lac Saint-Jean porte le nom de "Ashuaps". Ashuaps serait vu après l'annuelle traversée du lac par les nageurs. Peut-être les moteurs des suiveurs le dérangent-ils. En accord avec notre âge de la technique, certains voient en Ashuaps une création technologique. Quand on l'a vu, en 1977, certain ont cru "Qu'un gars, aurait construit un petit sous-marin et qu'il était en train de l'essayer". Dans le même esprit, à Saint- Félicien, en août 1978, selon les Tardifs, des étudiants "avaient fait un robot géant qui sortait de l'eau tout illuminé, quand c'était la pleine noirceur".

    Ce monstre, un Ashuaps mécanique d'une quarantaine de pieds(12m) exprime le processus de totémisation de la bête du lac. Peut-être y a-t-il place, aussi, pour le Diable des communautés rurales, entre le Serpent des Montagnais et l'Ashuaps des journaux. Le nom du lieu de l'observation de 1977, "l’île aux couleuvres" est intéressant: au Saguenay, le Diable se montrait sous forme de couleuvre. Fait significatif: le nom de l'île interdite du lac Okanagan, repaire d'Ogopogo, était "l'Ile des Serpents à Sonnet- tes".

    L'Ile aux couleuvres du lac Saint-Jean était-elle quelque sanctuaire amérindien transmué en île-du-Diable? En tout cas, Ashuaps ne craint pas la modernité. Bientôt, il sera intégré dans la mythologie ovni: en effet, en même temps que le monstre ondulait dans le lac, en août 1978, le "père de l'aviation du Saguenay", M. R. Paré, aurait aperçu un ovni au-dessus d'Alma.

    Le roman, ultime consécration, célèbre déjà Ashuaps. Dans son Isle au Dragon, Jacques Godbout prétend que l'association sportive du lac Saint-Jean fait signer aux nageurs de la traversée annuelle une déclaration "par laquelle les athlètes reconnaissent qu'en cas d'accident imputable au dragon du lac Saint-Jean, il n'y aura aucune plainte de déposée". L'écrivain affirme aussi que: Dans toutes les églises du pays, d'Alma au Val Jalbert, les curés des quatorze paroisses environnantes venaient tous les matins verser dans le lac un peu d'eau bénite". Un exorcisme digne de celui célébré récemment au Loch Ness.

    Les journaux aidant, peut-être que Desbiens deviendra un autre Port-Henry où Ashuaps, rival québécois du Champ américain, figurera statufié, enluminé, dans toutes les vitrines et sur tous les poteaux indicateurs. Et pourquoi pas, après le roman, la bande dessinée? La Fée du "Trou de la Fée" y serait avantageusement représentée sous les traits d'une beauté du Saguenay aux cheveux de jais. Nouvelle Barbarella, ne dissimulera-t-elle pas son hangar à ovnis au fond du Val Jalbert?

    Ces fantaisies de l'âge du néon ne doivent pas nous faire oublier le vrai monstre, ses témoins véridiques et le silence amérindien. Il y a dans ce coin du Saguenay, une mine pour le folkloriste, le cryptozoologiste ou le simple amateur de monstre.

    Le bolide du réservoir Gouin
    
Le grand brocher du Gouin

    En suivant le cour de la rivière Saint-Maurice, on aboutit à l'énorme réservoir Gouin: c'est dans l'un de ces dizaines de lacs intégrés aperçue par un ami de M. Gervais.

    "Un certain M. Geoffroy, de Parent, a réellement vu un animal non identifié. C'était parti du bord du lac Brochu; ça faisait une vague, une forme bombée dans l'eau en s'en allant. Geoffroy a un moteur de 120 forces (chevaux); il a voulu le pogner (l'attraper) à 35 milles à l'heure (56km/h) mais ne l'a pas rejoint, et pourtant, il n'existe pas d'animal qui puisse faire ça. Il y a quatre ans qu'on m'a raconté ça alors que ça venait de se passer; il avait vécu cette aventure avec son garçon. C'est bien sérieux. En tout cas, il ne s'agissait pas d'un poisson, sous la surface: un bombage provoqué par l'eau.

    Il disait que c'était une bête préhistorique pognée (coincée) là. C'est sûr, le bassin du barrage Gouin a eu anciennement accès à la mer. Peut-être qu'un animal est resté prisonnier de cette énorme masse liquide après le retrait des eaux."

    Ce bolide nous a rappelé la remarque de M. Paul-Émile Grenier sur le monstre du lac Aylmer: "Un moteur de hors-bord ne pouvait pas l'approcher." La localisation de ces phénomènes de la Mauricie nous a paru similaire à celle de l'Outaouais. Là-bas, une grande rivière, la Gatineau, reliée d'une part, à un cours d'eau majeur, l'Outaouais et, de l'autre, à une immense étendue d'eau, le réservoir Baskatong. On y signale le Serpent à tête-de-cheval tout le long des lacs reliés à la Gatineau jusqu'au réservoir.

    Qu'en est-il des monstres des lacs de la Mauricie? Des riverains du lac à la Tortue nous ont bien confirmé l'existence d'une panique, il y a sept, huit ans. Il se serait agi d'une foule de petits incidents, depuis des mordillements par "quelque chose qui attrapait les doigts de pieds des nageurs jusqu'à l'enlèvement des bracelets de cheville des passagères de voiliers laissant traîner leur jambe dans l'eau". Ces vexations se seraient reproduites il y a deux ans. D'aucuns ont interprété l'auteur de ces attaques comme étant un maskinongé. Cependant, sur ce petit lac assez pollué, ce poisson n'aurait jamais été pêché.

    Le maskinongé peut atteindre des dimensions confortables. En fait preuve l'exemple empaillé de cinq pieds (1m50) qu'exhibe fièrement un pharmacien de Shawinigan. Mais, ici comme au lac Maskinongé, sur la même rive du fleuve, n'a-t-on pas trop hâte de rendre admissible ce que l'on ne connait pas? Il y a des monstres communs et des monstres anormaux. Les premiers se distinguent d'abord par la forme. Souvent, cette enquête nous l'a appris, le monstre commun n'est que la première strate, la strate superficielle d'un phénomène dont les multiples niveaux se perdent dans des profondeurs des interprétations.

    Le "Gros Brochet" du Saint-Rémi, maskinongé" record du lac du même nom et même la bizarre "tortue" du lac Commanda ne sont peut-être, eux aussi, qu'un des aspects de la manifestation qui, comme les fameuses poupées gigognes des Slaves, s'unirait sur une multiplication d'elle-même à l'infini. Ce réel secret, pourvu de tous ses multiples, procurerait un enrichissement de notre vision du monde,par opposition à l'appauvrissement des réductions habituel- les. C'est pourquoi nous nous sommes astreints à ne rien refuser, à offrir l'objet de notre étude tel qu'il se présente. Ceci nous a amenés à inclure avec ce grand fleuve tous ses affluents, d'ordinaire négligés, qu'il lui confèrent son sens et sa force.

Shuswaggi - The Shuswap Lake Monster

    Le Lac Sinclair
    
    Nous présentons, avec toutes les réserves qu'elle mérite, une étrange histoire. Nous la devons à André Arsenault, dont nous avons déjà cité le témoignage dans un autre cas.

    "C'était vers l'été 1966. J'avais environ quatorze ans et j'étais en vacances dans un chalet d'amis, au bord du lac Sinclair, dans l'Outaouais.C'est un assez grand lac, de quelque quatre, cinq milles, à fond rocheux. Des montagnes l'entourent. Avec un ami, par une rivière, nous avons pénétré dans les marécages et avons abouti dans un cul-de-sac avec le canot à moteur. Là, au fond de la rivière où l'on ne pouvait plus naviguer, au milieu des arbres morts, de la mousse et des algues, nous avons aperçu un objet dans environ deux, trois pouces d'eau; ça flottait dans de l'eau croupie.

    Il s'agissait d'un quartier cylindrique assez clair, brun-jaune pâle, de 24 pouces (60 cm) de long et de 10 pouces (25 cm) de diamètre. On l'a soulevé avec une rame; c'était lourd... Ça n'avait pas une texture de poisson et il n'y avait aucune nageoire... Ça ressemblait à un tube. On aurait dit comme un saucisson coupé net, arraché. Qu'est-ce qui avait pu trancher ce morceau? Mon ami, qui était habitué à la pêche, n'avait jamais vu ça.Il a dit que ça ressemblait à un gros serpent. La couleur de la chair de poisson. ça ne pouvait pas faire plus d'une semaine que c'était là, car la chair était ferme... Si c'est un serpent, comme je le pense, ça devait être énorme. Dans le même lac, il y avait beaucoup de petits serpents d'eau et de la tortue..."

    André a repensé, des années durant, à cet épisode. Ce "tube" était- il, tout de même, un fragment de gros poisson ou peut-être d'anguille, magnifié par des yeux d'enfants? C'est possible, mais ne s'agirait-il pas, après tout, d'un monstre, ne serait-ce que par la taille de ce fragment? André est affirmatif: dans sa vie ultérieure de plongeur professionnel il n'a jamais rencontré quelque chose de semblable. Son ami, connaisseur de la faune des parages, n'avait pu identifier ce bizarre morceau.

    Un examen de la carte des pérégrinations du "Serpent-à-tête-de- cheval" offre une fantastique hypothèse alternative: le lac Sinclair est relié à la rivière Gatineau. Un des monstres voyageurs circulant par cette rivière jusqu'au réservoir Baskatong est-il venu finir là, en bout de marais? Dans ce cas, ces deux enfants jouant aux Robinson, auraient découverts un trophée à rendre jaloux tous les naturalistes: une portion des anneaux du Grand Misiganebic dont parlent depuis des siècles, les légendes algonquines!

    Le lac Brompton: le frère cadet de Champ
    
    Des rumeurs persistantes parmi les pêcheurs de la ville de Richmond nous ont conduits à nous intéresser au lac Brompton. Cette étendue d'eau de moyenne importance est située dans la même zone que le Memphrémagog.Les premiers travaux d'approche auprès des riverains nous ont, à la fois, révélé l'intérêt du phénomène et la difficulté d'en obtenir des descriptions. Difficulté compréhensible. Il n'y a pas d'agglomérations aux abords immédiats du lac. Il nous faut donc nous rabattre sur les occupants de chalets saisonniers, qui, très souvent, ne sont pas à leur domicile.

    Les quelques autochtones éprouvent, eux, une méfiance légitime envers les étrangers dont les recherches peuvent, pensent-ils, conférer une mauvaise réputation au Brompton. Tourisme, que de cachotteries l'on commet en ton nom! Et pourtant, sur le lac des Cantons de l'Est glisse une silhouette que notre enquête au Pohénégamook nous a appris à connaître: celle d'une "chaloupe renversée".

    Il y a deux ans, on l'aurait même observée à la jumelle: comme "un dos vert qui rentrait et sortait... la partie émergée avait à peu près huit pieds de long..." Ce "grand poisson vert" fait l'objet des conversations entre pêcheurs. Même, si pour l'extérieur, le mutisme est de règle: "Le monde, au lac, est au courant, mais on n'en parle pas aux étrangers", nous confiera une relation de Richmond. Pourtant, les faits ne remontent pas à hier. Un résident, M. Couture, installé sur les lieux dès 1951-52, nous certifiera que "l'on parlait déjà d'un monstre... On ne voyait que son dos... certains disaient que ça pouvait être une baleine..." Nous avons pensé à ce que M. Robert Turcotte, au Saint-François, avait décrit comme étant une "baleine au dos rond".

    Ce lac partage, outre un monstre aux formes similaires, une autre caractéristique avec certains lacs de notre enquête: l'opacité des eaux. Nous rencontrons Claude, un jeune plongeur de Saint-Denis de Brompton, devant sa résidence, à quelques pas des eaux. Voici ce qu'il dit: "Après trente, quarante pieds (9 à 12m), c'est tout juste si les gens se voient le bout de la main... c'est de la boue et de la pollution mêlées. A l'abri, dans ce monde sans lumière, à ce qu'il parait, il y aurait d'énormes poissons. Ils se tiendraient à soixante pieds (18m) et ne remonteraient jamais à la surface.

    J'ai un ami plongeur qui m'a dit la même chose au sujet du Memphrémagog. Il y aurait des poissons de six, à sept pieds dans ce lac-là... il m'a dit que "si les gens savaient qu'il existait des poissons de cette taille-là au fond, ils ne se baigneraient pas... Ce sont des poissons préhistoriques, comme des truites, avec la bouche par en dessous, tel un requin... ils se tiennent dans l'obscurité. Avec leurs bouches, ils broutent les herbages, ce sont des mangeurs d'herbes...

    Un de ces "poissons de grandes profondeurs" aurait même été pêché et "les journaux en auraient parlé", mais ce pluriel est souvent remplacé par un singulier.Et puis, il y a la curieuse observation d'un pêcheur de Drummondville qui, il y a deux ans à l'automne, aurait vu avec ses amis un gros poisson qui se chauffait au soleil. "Il était à moitié sorti raconta-t-il. Il dépassait de quatre pieds. Mes amis ont viré de bord. Cette chose a calé (s'est immergée) dans l'eau. Ils pensaient que c'était une grosse grise... Elle se chauffait avant que les glaces ne prennent.

    Partout une forme inconnue est déchiffrée comme l'espèce de poisson la plus grosse que puisse receler le lac" maskinongé" au lac du même nom et aux Trois-Lacs d'Asbestos, "gros brochet" au Saint-Rémi et au Memphrémagog.

    De mystérieuses communications uniraient même le lac Brompton à d'autres étendues d'eau du pays. Une de nos relations de Richmond s'est souvenue que son grand-père, du village de Racine, lui avait parlé d'un passage souterrain entre le Brompton et le lac Rouche ou "Lac-des-Vases", à moins d'un mille dans la forêt. Le monstre passerait par là. Pourtant, ce grand étang est relié normalement au Brompton par un ruisseau. Pourquoi la tradition supposerait-elle que la "bibite" aurait besoin d'un chemin plus discret? Le lac Rouche se trouve assez près d'un lac sans rapport connu avec le Brompton, le lac Bowker. Or, des rumeurs nous sont parvenues à propos d'un "Monstre du lac Bowker".


    Le "passage souterrain" aurait-il, en fait, été initialement situé entre le lac Rouche et le Bohker? De toute manière, le Brompton et le Bowker, si proche, nous fourniraient un autre couple de lacs à monstres, tels les Memphrémagog-Massawippi. Comme eux, le Brompton communique avec la rivière Saint-François qui, avec ses eaux autrefois fertiles en saumons, s'avère le grand trait d'union entre les lacs à monstres des Cantons de l'Est.

    Nous revenons au Brompton pour clore l'enquête. Il semble que ce lac, comme les grands silencieux, une fois le flot des confidences libéré, ne puisse s’arrêter. Un jeune pêcheur nous avise que "le monstre aurait été vu dans la bog, la partie marécageuse du lac où l'on prend les grosses truites".

    Comme Nessie et Champ, le monstre du Brompton paraît donc à la fois affectionner les abîmes et l'eau boueuse. Nessie a, en effet, été observé "dans le marais bordant la baie d'Urquhart". Champ, selon certains rapports, hivernerait près des rives marécageuses du nord du lac. A demi dissimulé dans la vase, telle est l'image ultime que nous emporterons d'un monstre dont la présence devinée hante toujours la méditation des riverains.

    Les monstres du Lac-à-la-Tortue
    
    Sous cet éclairage propice, les monstres vont refaire surface. M. René Latour avait mentionné le Lac-à-la-Tortue où "il y aurait des poissons immenses". Un pêcheur rencontré à Grand-Mère, M. Claude Gervais, va nous donner sa version sur cette question:

    "Dans ce lac, il y aurait des affaires qui dépassent la grosseur habituelle des poissons. Ainsi, des Maskinongés de six pieds (1m83), alors qu'ils n'ont généralement que 50 pouces (1m27), pour les plus longs... Ils ont trouvé un chien, les pattes coupées... Un enfant s'est fait dérober sa médaille... Il y a trois ans, les gens avaient peur de s'y baigner..." "Au lac Mékinac, il y a également un brochet de six pieds. Il y a une couple d'années, une équipe de plongeurs y est descendue. Un de ces gars aurait vu sous l'eau un monstre de cette taille qui tournait autour de lui; le gars s'enlisait dans ces profondeurs de 400 pieds (120m) de creux.

maskinongé péché et relaché

    Au fond, il y a des roches et des courants qui lobent (tirent) la ligne. On peut dérouler 500 pieds (150m) de câble. C'est là que se trouve le gros poisson: des ouananiches de huit livres et un brochet qui dort tranquillement au fond... Le Mékinac est relié au lac Missionnaire. Ici, les noyés, ils les perdent comme au Lac-aux- Piles, qui est un lac pas de fond..."

    Le "Grand Brochet" du lac Mékinac


    
    En attendant, c'est un gros poisson qu'il faut nous mettre sous la dent. Les pêcheurs du lac Mékinac discutent avidement entre eux du "Grand Brochet". A Saint-Joseph, un ancien, M. Luc Giroy, nous parle de rencontres avec "cette affaire épouvantable". M. Roland Vézina l'aurait vu "remonter le boutte du ruisseau entre le lac Long (lac du Missionnaire) et le lac Mékinac". M. Giroy se souvient fort bien de l'écriteau du Fontainebleau sur "un gibier qui aurait été vu dans le Saint-Maurice du temps de Cloutier, l'ancien propriétaire de l'hôtel... un serpent bien gros dont ils ont eu peur".

    serpent ou un de ses congénères aurait récidivé il y a peu de temps car, selon M. Giroy, "ça a fait surface récemment; il y a deux ans..." Nous discutons, avec notre hôte du vieux temps et de la faune de la région. Les loups se rapprochent des habitations, nous dit-il, en désignant les collines boisées dru. "Ils viennent hurler ici, l'automne..." Le loup fournissait le support réaliste de l'être fantastique dont on parlait peureusement lors des veillées de Mauricie: la "Grosse bête grise", le Loup-garou. Peut-être le "Grand Brochet" du Mékinac set-il, lui aussi, de support à un monstre moins bien défini...

    sieur Vézina admettra qu'il a effectivement aperçu le volumineux poisson en question dans le ruisseau, entre les deux lacs. Il pense revoir le "Grand Brochet" tous les ans. On parlait beaucoup du Serpent du Saint-Maurice en 1956. Il nous introduit chez un ancien draveur: M. Zéphirin Doucet. Celui-ci affirme avoir entendu dire qu'il y avait au lac Mékinac des "places où l'on n'atteignait pas le fond, Les gros poissons se tiendraient à une profondeur de 250, 300 pieds..." Il nous conte, alors, l'histoire du Trou du Diable, qui est sans doute la "Caverne-aux-escaliers" du fils de M. Trahan.

    "Les jobbeurs (entrepreurs) qui descendaient le bois sur le Saint- Maurice parlaient d'un grand trou profond au lac Mékinac, le Trou du diable. Le fanal qu'on y faisait descendre remontait faute d'air. Il y aurait eu une fée au fond. C'était sur une grosse, grosse montagne. On a bûché là-dessus et on n'a jamais rien vu. Les gens disaient qu'ils entassaient des broussailles sur le trou mais que le lendemain il n'y en avait plus. C'est là qu'aurait été le "Jardin des Fées", avec des fleurs, des oignons sauvages. On l'a cherché, mais on ne l'a pas trouvé. Le lac fait une croix. Ce serait situé dans le bras de Billé, dans un cap de 250 pieds où y a des fissures; personne ne peut aller là; ça prendrait des alpinistes. Le Trou du Diable serait au pied de la falaise. Là, le lac est très profond. Ils ont envoyé des lignes à 300 pieds mais n'ont pu trouver le fond..."



    Cet abîme du "Jardin des Fées" nous a rappelé le "Trou de la Fée", près duquel aurait été aperçu Ashuaps, le monstre du lac Saint- Jean. L'appellation "Trou du Diable" démonise cet antre de légende. Dans cette région, le diable était chez-lui, comme l'atteste le cycle de légendes des "Forges-du-Saint-Maurice".



    Le lac Mékinac a été dravé et plusieurs "chantiers" de draveurs étaient édifiés autour. Or, certains de ces forestiers de la Mauricie avaient la réputation d'avoir fait un pacte avec "Char- lot", le mauvais génie. Peut-être la recherche du "Trou du Diable" avait-elle pour but d'entrer en contact avec le malin, pour effectuer le voyage dans la pirogue volante, la fameuse "Chasse- Galerie". Une informatrice nous a parlé de ces esquifs "conduits par les Indiens" survolant le lac Travers, près de Sainte-Thècle. Des "pirogues volantes" vont peut-être remplacer les "enlèvements par le diable".

    On disparaissait beaucoup, autrefois, derrière ces sombres rideaux de sapins. Les disparitions sur les lacs étaient concurrentes des enlèvements par la Chasse-Galerie. Des bûcherons, témoins de ces disparitions forestières, avaient vu le "canot enflammé" passer au ras des hautes cimes. L'humus des sous-bois rendait peu les hommes évanouis.

    "Canot d'écorce qui vole, qui vole, Canot d'écorce qui va voler..."

    Lac Pohénégamook
    
    Au sud de Rivière-du-Loup, à la frontière du Québec et du Maine, se trouve un lac étrange aux eaux sombres et profondes : le lac Pohénégamook. Ce nom issu de la langue amérindienne signifie « lac moqueur ». Est-ce pour cette raison qu’un monstre vient narguer les habitants de la région par de fugaces apparitions? C’est ce que tente de découvrir le journaliste Gilles Léveillé en interrogeant plusieurs témoins de la région.

    Les premières apparitions de la bête remonteraient au XIXe siècle. Puis le souvenir disparut dans les eaux troubles du lac. L’histoire refait surface en 1957 alors que des témoins aperçoivent un monstre marin avec une bosse sur le dos. Les médias s’emparent alors de l’affaire et des journalistes accourent dans la région. Une récompense est offerte à celui qui capturera ou prendra une photographie de la bête.
    
    Décrit comme un serpent de mer, une vache marine, le monstre est baptisé « Ponik » en 1974, lors des célébrations du centenaire de Saint-Éleuthère, village en bordure du lac.
    Plusieurs autres lacs du Québec abriteraient des monstres marins : le lac Memphrémagog en Estrie, le lac des Sables dans les Laurentides et le lac Champlain à la frontière des États-Unis. Le monstre le plus célèbre est Nessie, cheval marin qui hante les eaux du Loch Ness en Écosse. Dans les années 1930, plus de 3000 observations de Nessie ont été rapportées. La légende des monstres marins perdure depuis des siècles. Selon d’anciennes croyances, ces créatures seraient des esprits maléfiques qui tueraient les voyageurs en les noyant.

    Été 1870, début d'une légende: Plusieurs indiens retrouvent leurs filets de pêche déchiquetés, et commencent à créer des rumeurs qui s'avéreraient vraies. Une créature, baptisée Ponik en l'honneur du lac, serait responsable de tous ces massacres de filets. Elle mesurerait environ 5,70 mètres et les témoins affirment avoir observé une forme ressemblant à celle d'un canot renversé combinée à deux nageoires pectorales et ventrales rôder aux alentours. Pendant plus de 80 ans, de nombreux témoignages comme celui-ci se succédèrent, précisant maintenant que la bête aurait une tête de vache sans oreilles et serait amphibienne.

    Lac St-François    

    Nous avons retrouvés des ancêtres possibles aux bêtes des autres lacs. De gros esturgeons de plus de 6 mètres de long et très voraces ont été découverts par des plongeurs qui recherchaient un cadavre d'un homme qui se serait noyé dans les eaux du lacs. Ils ont retrouvé le corps; mangé à moitié, au milieu des esturgeons. L'homme serait-il mort... à cause des esturgeons?



    Toujours au lac St-François, au milieu de l'étendue d'eau, une rivière souterraine a été trouvée. Elle longerait les profondeurs et pourrait communiquer avec d'autres lacs. Une cachette d'une bête inconnue? Peut-être... Des témoins pensent avoir vu un monstre. Les nageurs qui se baignent dans les environs se sentent aspirés vers cet endroit. De plus, un noyé de la place a été retrouvé dans un autre lac, Aylmer, et celui-ci aurait apparament lui aussi une rivière souterraine. Pure coïncidence?
    Ce ne sont pas les monstres lacustres qui manquent au Canada. Il y aurait au moins 12 lacs à travers le pays qui renfermeraient une ou des créatures. Les plus célèbres sont les lacs Okanagan, en Colombie-Britannique, Champlain, Memphrémagog et Pohénégamook, au Québec.
    Pour rendre ces créatures plus sympathiques, on les a baptisées. Ainsi, le monstre du lac Okanagan a reçu le nom d'Ogopogo, celui du lac Memphrémagog, Memphré, et la bête du lac Pohénégamook s’appelle Ponik.

    Dans les profondeurs de l'océan Pacifique, au large des côtes de la Colombie-Britannique, vivrait un animal étrange et insaisissable.

    Un animal dont la plupart des scientifiques doutent de l'existence. Edward Bousfield, ex-scientifique principal au Musée canadien de la Nature, lui, y croit.

    Les preuves de l'existence de ce serpent de mer, baptisé Cadborosaurus ou "Caddy" pour les intimes, sont pourtant minces: on ne compte que trois maigres photos d'archives d'un spécimen de trois mètres trouvé dans l'estomac d'un cachalot en 1937 et puis un schéma et une description d'un bébé de 45 centimètres pris dans les filets d'un bateau de pêche en 1968. Il y a aussi bien sûr les observations de plus de 200 naturistes amateurs, navigateurs, vacanciers et les artefacts des peuples autochtones du Pacifique nord le représentant.

    Ce grand reptile aquatique posséderait plusieurs bosses sur le tronc, un cou allongé, une tête de chameau et mesurerait de 10 à 25 mètres de long. Cette description ressemble à celle faite du fameux "Monstre du Loch Ness" en Écosse ou, plus près de nous, au "Champ" du lac Champlain, dans l'état de New York. Edward Bousfield en déduit donc que "ces organismes sont non seulement réels, mais sont peut-être des variantes de la même espèce".
    Pour les sceptiques, les monstres marins observés ne sont que des troncs d'arbres ou même des vagues. Pour les esprits rationnels, ces phénomènes peuvent s'expliquer par la présence dans les eaux d'un lac de spécimens géants de certains poissons comme l'esturgeon.
    Enfin pour les « convaincus », les monstres lacustres existent vraiment. Mais du fait de leur style de vie nocturne et de leur habitat, les grandes profondeurs, ceux-ci n’ont pas encore été identifiés ni classifiés, malgré des siècles de cohabitation avec l'être humain.

    Sur les bords du lac Okanagan

     En Colombie Britannique (Canada), on peut lire ceci sur certaines pancartes :

    "La maison d'Ogopogo : Avant que l'homme blanc, sans imagination et pragmatique, ne vienne ici, le terrible monstre du lac, N'ha-a-itk - le diable du lac - , était bien connu des indigènes et indiens superstitieux. On croyait que sa cachette était une grotte à Squally Point (sur 'île Ogopogo), et l'on y amenait de petits animaux en canoës pour appâter le serpent. Ogopogo est vu plusieurs fois chaque année, mais maintenant, c'est par les hommes blancs"

    Il s'avère que ces quelques mots sont vrais, tel qu'en témoigne cette jeune femme qui, étant partie prendre un bain matinal, a croisé une créature énorme qui a fait surface devant elle. D'environ huit mètres et d'un bon mètre cinquante de large, l'animal avait une peau gris foncé et lisse, le dos zébré de bandes claires, sa queue était tachetée et dépourvue d'ailerons, un peu comme celle d'une baleine...

    Mais ce n'est pas la première personne à avoir vu Ogopogo, comme les riverains du lac surnomment la créature, un peu à l'instar des habitants du Loch Ness qui appellent leur monstre "Nessie". En effet, les témoignages ne manquent pas.

    Dans les lacs d'Irlande, des monstres similaires ont été signalés. Ainsi, dans le Lough Nohooin et le Lough Fadda (lough signifie "lac" en gaélique, et on les appelle "loch" en écossais), on les appelle les chevaux-anguilles à cause des nombreuses similitudes qu'ils ont avec les deux animaux. Peau noire, lisse, long cou, tête de cheval ornée d'une corne, telle est la description de cette créature faite par tous les témoins.

    Une problématique survient quand même à ces phénomènes : ces deux loughs semblent trop petits pour pouvoir abriter ou cacher de telles créatures, alors il a été avancé l'hypothèse que ces animaux seraient amphibiens et pourraient, comme les phoques, se déplacer sur la terre ferme d'un lac à l'autre sans être vus...

    Bien entendu, Nessie, le fameux monstre du Loch Ness est le plus médiatique de tous les monstres lacustres, mais il n'en reste pas moins que nombreux de ses frères résident dans de nombreux autres lacs de par le monde, comme nous le prouve cette autre créature appelée "Champ", dans le lac Champlain, à la limite de l'état de New-York et du Vermont.

    La description varie cependant un peu : Champ mesurerait entre 4 et 12 mètres (d'où la naissance de l'hypothèse d'une famille entière abritée dans le lac), aurait un cou long et vertical, une peau brun sombre, une tête chevaline, et deux ou trois bosses.

    Mais une autre créature a été vue en Turquie dans le lac de Van, en juin 1997. Entre 7 et 15 mètres de long, une tête chevaline et trois bosses.

    Il ne faut cependant pas confondre créature inconnue et animal connu mais aux proportion anormales, comme les cas qui suivent :

    - Pendant longtemps, on a dit qu'un monstre habitait le lac Washington aux USA, où il dévorait des canards sauvages jusqu'à ce que l'on sorte de l'eau la carcasse d'un esturgeon qui pesait...408 kilos pour 3,3 mètres de long. Il semble que l'animal était âgé de 80 ans ce qui, en matière de poisson, est plus qu'exceptionnel ! Mais, fait troublant, l'esturgeon ne mange jamais de volaille...

    - En 1984, un autre "monstre" fait des ravages dans le lac Stafford, en Californie. L'on capture cette fois-ci, vivant, un autre esturgeon de 2 mètres de long, et qui vivait apparemment dans le lac depuis trente ans.

    Cependant, la plus spectaculaire des histoires est celle qui nous vient du lac Hanas, au nord-ouest de la région autonome de Xingjiang, à l'ouest de la Chine. D'après de nombreux témoignages, le lac abriterait de gros monstres aquatiques à la peau rouge. Et ils ont été vus par un groupe d'étudiants et un biologiste : Xiang Lihao. Il déclare avoir vu deux masses rouges qui se déplaçaient à grande vitesse sous l'eau et qui mesuraient près de dix mètres !

    Néanmoins, si bon nombre de "monstres lacustres" peuvent aujourd'hui être identifiés comme étant des poissons tout à fait connus mais avec des proportions anormales, et si de nombreux témoignages ne résultent que de mauvaises conditions de vue, ou bien de simples effets d'optique, il n'en reste pas moins que certaines créatures demeurent non identifiées.

    Ainsi, les spécialistes qui sont chargés d'étudier cette question penchent de plus en plus vers une explication logique de l'évolution des espèces : les zeuglodontidés.

    Vieux d'il y a 25 millions d'années (époque à laquelle on pense que l'espèce a disparu), ces créatures serpentiformes avaient en effet la possibilité de fléchir leur colonne vertébrale hors de l'eau comme semblent le faire les monstres lacustres contemporains.
    Ainsi, il se pourrait que les zeuglodontes aient survécu, surtout quand on sait qu'aucune autre créature ne semble avoir pris leur place dans la chaîne écologique depuis 25 millions d'années.
    Mais les paléontologues restent méfiants quant à cette hypothèse car en effet, rien ne prouve qu'avec l'évolution des espèces, les zeuglodontes aient gardé leur forme serpentiforme d'antan.
    Malheureusement, aucune des ces créatures n'a pu être capturée...et identifiée, car l'histoire veut que le 12 juillet 1987, un animal serpentiforme de 14 mètres a été tué d'un coup de fusil dans le lac Manitoba (Canada), pour être ensuite vendu 200000 dollars à un acheteur anonyme...

    Malgré une enquête minutieuse, on n'a jamais retrouvé la carcasse de l'animal.

    Ainsi donc, les seules preuves qu'il reste pour "authentifier" ces créatures ne sont que des photos ou des films amateurs...qui peuvent si facilement être falsifiés.
    Pourtant,il se pourrait néanmoins que ces animaux lacustres soient bien réels et aient su résister aux hommes en leur restant cachés, et ils seraient peut être détenteurs de secrets que la race humaine n'est pas en mesure de comprendre.

    On dit que dans le monde, une demi douzaine d'espèce disparaît chaque jour, mais combien demeurent inconnues et pourraient être découvertes ? ...

    • Il existe de par le monde des centaines de lacs et de marais qui renfermeraient des créatures chimériques. Ainsi en Écosse, outre le célèbre loch Ness, 20 autres lacs abriteraient des monstres.
    • On retrouve des histoires de monstres aquatiques sur tous les continents. Du lac Majeur en Italie au marais de Tuckerbil en Australie, en passant par le lac Chuzenji au Japon, le marais de l'Assam en Inde et le lac Szômbo au Cameroun.
    (source : touraine-insolite)

    Et aussi...
        La Bête du Vaccarès, ou Bèstio dóu Vaccarés en provençal, un animal décrit au début du xve siècle par Jacques Roubaud, gardian près de l'étang de Vaccarès en Camargue (Estang dóu Vaccarès, en provençal). Elle inspira nombre d'auteurs, dontJoseph d'Arbaud (1874-1950).
        Le Champ (abréviation de Champlain) ou, plus affectueusement, Champion, un reptilienne marine inconnu censé vivre dans le lac Champlain, à la frontière entre le Canada et les États-Unis d'Amérique. Cet animal serait un plésiosaure.
        Bownessie (ou Bow Nessie), une créature potentiellement existante ou non, qui vivrait dans le lac Windermere en Angleterre.
        Le Nessie du Loch Ness (Écosse).
        Le Mokele-Mbembe, un sauropode en Afrique centrale.
        Le Memphré (monstre du lac Memphrémagog) (Québec - Vermont)
        L’Ogopogo, le monstre du lac Okanagan.
        Le Ponik, le monstre du lac Pohénégamook (Québec).



        Le Storsjöodjuret, (pron. /ˈstuːˌʂøːuˈjʉːrɛt/), monstre lacustre du lac Storsjön, en Jämtland, Suède. Le nom signifie en suédois « monstre du grand lac » (stor = grand, sjö = lac, odjur = monstre, -et, est l'article défini).
   


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